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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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316 Le bégaiement n’est pas qu’un problème de parole.<br />

J’étais convaincu que j’allais performer devant des gens qui ne comprendraient pas ou<br />

ne seraient pas sympathiques à mon problème.<br />

Mes perceptions (au moment de comparaître à la Cour) furent :<br />

Le groupe de jeunes gens au fond de la salle, avec qui j’avais dû composer quelques<br />

semaines plus tôt pour désordre publique, parlaient de moi et espéraient que je bégaie.<br />

Je ferais un fou de moi et la nouvelle allait se répandre comme une trainée de poudre ;<br />

j’allais devenir la risée de tout le monde.<br />

Mon système physiologique générait une véritable réaction de bas-toi ou fuis. Mon<br />

corps répandait une bouffée d’adrénaline dans ma circulation sanguine alors que mon pouls<br />

augmenta, etc. Mes émotions prenaient racine dans la peur et la terreur. (N’avais-je pas,<br />

après tout, connu de sérieux problèmes pendant une simulation de parution à la Cour<br />

quelques mois auparavant alors que je suivais un entrainement.)<br />

Mes intentions étaient de prononcer le serment et de déposer la preuve. Mais mon<br />

élocution me lâcha. Deux forces opposées me tiraillaient – les pôles d’une intention divisée.<br />

Je voulais prononcer le serment puisque la situation l’exigeait ; mais je craignais de<br />

bégayer. Je craignais de révéler mon secret, mes déficiences à tous ceux qui étaient<br />

présents. J’ai donc battu en retraite et j’ai bloqué.<br />

Revoyons les étapes, deux heures auparavant. Je suis arrivé à la Cour bien avant tout le<br />

monde, avec un collègue (un bon ami à moi) afin de pratiquer ma déposition. Je me suis<br />

dirigé au même endroit, vers la barre des témoins ; j’ai placé ma main gauche sur la même<br />

bible et je dis : « Je jure devant Dieu de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. »<br />

Absolument parfait. Ai-je besoin de vous dire pourquoi ? Tous les éléments – les<br />

émotions, perceptions, croyances, intentions et les réponses physiologiques négatives qui<br />

caractérisaient l’événement réel – n’y étaient pas. Les forces en présence n’étaient que<br />

positives.<br />

Je connaissais bien l’autre officier et je le considérais comme un ami. Je savais pouvoir<br />

m’exprimer en sa présence sans trop de difficulté. Je savais ne pas avoir à performer pour<br />

gagner son respect. Il ne me jugeait pas. N’ignorant pas qu’il savait que je bégayais, la peur<br />

de dévoiler mon secret n’y était pas. Je savais qu’il n’y aurait ni pompe ni cérémonial. Je<br />

savais qu’il importait peu que je bégaie ou pas. Il ne s’agissait que d’une répétition sans<br />

importance.<br />

Les forces positives s’étaient renforcées les unes les autres afin de créer un Hexagone<br />

bienveillant - un de ceux pour lesquels il n’y a pas besoin de se retenir. Je n’ai donc eu que<br />

peu, sinon aucune difficulté avec ces mots tant craints jusqu’à maintenant en prononçant le<br />

serment et j’ai poursuivi avec la preuve sur la même lancée. Je savais que je n’allais pas<br />

être contre-interrogé par un avocat de la défense.<br />

Comme je ne me retenais pas, je n’ai pas créé de blocage. Je ne craignais pas d’exposer<br />

quoi que ce soit en parlant. QUEL CONTRASTE !

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