REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

490 Mon parcours.
La seule manière de sortir vainqueur de ce jeu est de jouer franc jeu et d’être honnête.
Si vous ne l’êtes pas, on vous manipulera de biens des façons, et on vous fera paraître idiot
et ridicule. L’attention du groupe passe d’une personne à l’autre. Puis vient le moment où vous
vous retrouvez sur la sellette. Puis, une heure plus tard, vous allez vous en prendre à un autre
participant. Le jeu était profitable car, non seulement faisait-il pression pour que vous disiez la
vérité mais, en plus, il améliore votre habileté à composer avec les autres, tout en vous
fournissant l’occasion d’explorer vos propres émotions.
Un soir de 1965, moi et un groupe de parrains pratiquions le jeu Synanon dans une salle de
séjour, à Sausalito, sur l’autre rive de la Baie de San Francisco. Dans le groupe se trouvaient un
constructeur, un avocat, un agent de voyage, un dessinateur de bandes dessinées et une douzaine
d’autres personnes ordinaires comme moi.
Nous avions aussi un des résidents avec nous, Jack Hurst. Pendant la réunion, il m’a dit :
« John, si vous restez avec nous un certain temps, on réussira à faire disparaître votre
bégaiement. »
Après trois ans durant lesquels les autres ont vu les côtés les moins flatteurs de ma personne,
je devais un jour réaliser que la prophétie de Jack s’était réalisée. Je bloquais encore
occasionnellement ; mais après mes interactions avec des centaines et des centaines de personnes
dans un environnement des plus intimes, j’avais un nouvelle perception de moi, de mon
élocution et des autres.
Mes blocages n’étaient pas le fait de quelque chose d’incorrect dans ma manière de parler.
Je bloquais parce que j’avais des problèmes avec l’expérience de communiquer avec les autres,
spécialement dans des situations particulières. C’était comme si je regardais enfin sous le capot
pour voir ce qui faisait réellement fonctionner la voiture. Et ce n’était pas ce que je croyais.
Qu’est-ce que j’y ai trouvé ? Et bien, nommez-les. J’avais des difficultés à m’affirmer. Il
m’était difficile d’exprimer mes émotions. J’étais trop perfectionniste. J’étais bien trop sensible.
Je ne savais pas ce que je ressentais la plupart du temps, et si je le savais, je n’étais pas disposé à
en parler à cause de la réaction que les autres pouvaient avoir. Mon estime de soi était très basse.
J’étais trop obsédé à être gentil et à plaire aux autres. J’étais constamment harcelé par mes
intentions conflictuelles. Oh ! Et oui, j’avais également tendance à retenir ma respiration et à
resserrer ma gorge lorsque je m’éloignais trop de ma zone de confort.
Afin de survivre à ce jeu, quelque chose devait sortir, abdiquer. Je ne réussirais pas à
survivre en étant gentil et en m’efforçant de plaire à tout le monde, car chaque fois que je le
faisais, je me retrouvais poussé dans des coins et j’avais l’air totalement stupide.
C’est que, voyez-vous, les autres voulaient que vous définissiez qui VOUS étiez. Ce que
VOUS vouliez. Ce pourquoi VOUS vous battiez. Je n’avais pas commencé à chercher des
réponses à toutes ces questions ; mais, avec le temps, les réponses commencèrent à arriver.