REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

419 Le problème avec la fluence mécanique.
LE PROBLÈME AVEC LA FLUENCE
MÉCANIQUE
Par Jeff Ingram
[Les programmes de Fluency Shaping sont dans notre paysage depuis longtemps et
représentent, pour certains, une solution. Mais à mon avis, ils sont incomplets en ce
qu’ils ne s’adressent qu’à l’aspect mécanique du langage, au détriment de l’ensemble
du système du bégaiement. Tim Mackesey, orthophoniste et PQB sorti du bégaiement,
m’a transmis ce fascinant article rédigé par un de ses patients. La thérapie mise au
point par Tim incorpore de multiples facettes. Il est un partisan convaincu de la
thérapie cognitive et est agréé Maître praticien en Neurolinguistique. Cet article
constitue un excellent exemple démontrant à quel point une observation attentive
amena une distinction précise entre fluidité et "fluidité".– JCH]
Comme plusieurs personnes que j’ai rencontrées, j’ai "gradué" d’un programme
intensif reconnu de fluency shaping et j’ai subi une rechute. J’étais confus et je me
sentais coupable jusqu’à ce que je réalise que bien que nous pratiquions encore et
encore les mêmes cibles, 206 le problème n’était toujours pas réglé. Le programme
n’avait qu’un seul conseil une fois terminée la thérapie : « n’arrêtez pas de pratiquer
vos cibles. »
Plusieurs de mes peurs et anxiétés sous-jacentes au bégaiement ne furent
aucunement abordées pendant le programme de fluency shaping. Lorsqu’anxieux,
j’étais incapable de contrôler suffisamment ma langue, mes lèvres et mes cordes
vocales pour utiliser les cibles. Un nombre incalculable de gradués du fluency
shaping m’ont dit la même chose.
J’avais développé un complexe de culpabilité après avoir tant pratiqué les cibles
sans pour autant avoir connu une progression tangible. Tim Mackesey m’aida à
démystifier le bégaiement. La première hypothèse des programmes de fluency
shaping est que la personne qui bégaie (PQB) sera à même de rester calme, aura un
accès immédiat à ses ressources personnelles et sera donc en mesure de contrôler ses
micro mouvements (les cibles) dans les situations craintes. Tous les adolescents et
adultes que j’ai rencontrés ont une longue liste de peurs et de déclencheurs
spécifiques qui mènent à la panique. J'ai appris qu’on désigne cette peur sous les
vocables d’anxiété sociale, d’anxiété anticipatoire et/ou de réaction de bats-toi-oufuis.
Ma liste personnelle de peurs et d’anxiétés n’a pas fait l’objet d’un travail
quelconque lors du programme de fluency shaping.
Il semble que le fluency shaping se contente de traiter les symptômes plutôt que
les racines du problème. Pourquoi les PQB substituent-elles des mots et évitent-elles
des situations d’élocution ? Parce qu’elles craignent de bégayer. Les principaux sujets
206 On comprendra ici que "cibles" désignent des techniques d’élocution.