REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

510 L’odyssée d’Andrew.
reprendre. Je suis revenu sans de lourds bagages à trimbaler avec moi. Oh bien sûr, vous
accumulerez des bagages au cours de la semaine car notre mode de vie occidental nous y incite.
Nous avons médité sur la MORT. Bien qu’un tel sujet semble déprimant, c’est une libération
ultime de l’état d’esprit occidental. Cet état d’esprit est la source du bégaiement, i.e. un besoin de
contrôler, un besoin d’accumuler. À défaut de pouvoir la contrôler, notre pulsion à accumuler
(des biens de consommation) en sera-t-elle entravée, etc.? Un tel sujet demande à être développé;
mais pour l’instant, je me contenterai d’en faire un survol. Il est nécessaire de méditer sur la
MORT afin de nous rappeler que nous allons, un jour, MOURIR. Pas moyen d’échapper à cette
éventualité car il n’existe aucun moyen d’empêcher notre corps de dépérir.
En nous rappelant cette vérité, on commence à saisir la réalité de notre mort, et on arrête de
BLOQUER cette certitude. C’est peut-être une question pertinente pour ceux qui SONT sortis du
bégaiement : admettez-vous que nous bloquons la réalité de notre mort; ne pensons-nous pas
aussi être immortels ? Continuez-vous à bloquer cette réalité ? C’EST LE PLUS HAUT
NIVEAU DE RETENUE car nous évitons alors cette réalité. Nous pensons être immortels. Alors
on pense devoir contrôler et accumuler. Mais si on s’arrête à cette RÉALITÉ, toutes ces choses
auxquelles nous accordons tant d’importance ne perdent-elles pas de cette importance ? Nous
sommes ici pour une courte période. Selon vos croyances, on peut avoir plusieurs vies; mais
même pour ceux qui croient qu’il n’y a rien après la mort, N’EST-CE PAS UNE LIBÉRATION
EN SOI ? Je le pense. Pensez-y. Ne tentez pas de contrôler ce que j’ai dit. Laissez ces idées
couler sur vous.
Prenez soin de vous.
4 Mar 1999
Je vous ai envoyé quatre courriels à votre adresse AOL. J’en étais venu à penser que vous
étiez en vacances. J’ai la grippe présentement. Je commence à réaliser que ce monde
m’appartient autant qu’il appartient aux autres et que je peux faire ce que je veux en autant, bien
sûr, que je respecte les limites légales.
J'ai récemment fait une présentation devant ma classe. Chaque fois que des pensées de peur
faisaient surface avant l’événement, je leur permettais de se manifester. J’étais évidemment
nerveux, mais j’acceptais cet état. Je n’essayais pas de contrôler la réalité telle que je la
percevais. Au début, j’ai vraiment bégayé même si j’essayais de glisser sur les bégayages. Mais
après quelques instants, je pris conscience de mes respirations haletantes. J'ai essayé de
m’amuser avec les bégayages; en passant, votre chapitre sur le bégaiement volontaire m’a été
d’un grand secours.
Puis je cessai d’avoir peur. Je m’efforçai de rester en contact avec ce que je ressentais. À ce
moment-là, je n’avais pas atteint ce stade où on est totalement imprégné par ce que nous lisons,
mais cela viendrait plus tard. Une fois la présentation terminée, je tentai d’internaliser cette
image de moi pendant la présentation. Je n’avais ressenti aucun regret, ni haine de soi; je
recommencerais n’importe quand. J’avais été honnête envers moi-même, rien d’autre que du
respect pour avoir été courageux et sincère. J’étais fier de moi.