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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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472 Comment l’Hexagone m’a libérée de la peur.<br />

que j’aimerais bien connaître avec certitude ce qui cause et guérit le bégaiement. » Je m’efforçais<br />

d’arrêter le tremblement dans ma voix.<br />

« Root, les experts le savent depuis 10 ans, » m’assura Frau Weber.<br />

C’était le bouquet. Ma voix était toujours aussi tremblante mais je ne m’en souciais guère :<br />

« Savez-vous ce que, vous, les éducateurs faites ? » hurlais-je. « Vous enseignez à des gens<br />

comme moi à nous méfier de nos impulsions, à nier nos propres observations. Vous m’ordonnez<br />

de ne pas poser de questions ou vous n’y répondez simplement pas. Et bien j’en ai vraiment<br />

marre et je ne peux plus supporter cela. »<br />

(Je pouvais voir mon visage sur ces tuiles en miroir de 12 pouces carrés avec ces<br />

désagréables taches dorées incrustées à l’autre bout de la pièce, et ce que j’y voyais n’était pas<br />

très joli.) Dans ce miroir, j’y voyais une femme dans la trentaine, aux cheveux châtain et en<br />

brousaille, au visage tout rouge. Je n’aurais jamais pu deviner, en écoutant cette femme furieuse<br />

dont l’image se reflétait dans le miroir, qu’elle avait déjà bégayé.<br />

Les yeux bleus mouillés de Frau Weber paraissaient énormes derrière ses verres retenus par<br />

une monture turquoise. Pendant tout le temps que je hurlais, elle avait regardé un calendrier ;<br />

puis elle dit quelque chose comme : « Tu es née pour constituer une grande force dans ce<br />

monde, » et je suis certaine qu’elle venait de lire cela sur le calendrier qu’elle regardait.<br />

« Mais cette force est incontrôlable, » répliquas-je en criant. « Je suis fatiguée de ne pas dire<br />

ce que je vois ! Plus je pense à la façon de parler ou de respirer, plus je suis déchirée et plus je<br />

bégaie. C’est comme si tout ça me virait sans dessus-dessous… »<br />

« Vous feriez mieux de partir. Partez et ne revenez plus. Gertrude va préparez votre<br />

facture. »<br />

LA LIBÉRATION DE L’EXPRESSION<br />

Une fois ma facture réglée et que je quittai les lieux, je me sentais, par cette douce soirée à<br />

Karlsplatz, libérée…libérée, heureuse et énergique. On aurait dit qu’un autre moi avait pris la<br />

relève au moment même où je touchais le fond du baril…et, bien davantage, c’est comme si<br />

j’aimais l’intensité et la fluidité de ce moi sur lequel je n’avais, de toute évidence, aucune<br />

emprise. Je comprenais maintenant ce que voulaient dire ceux qui m’avaient dit à quel point cette<br />

sensation leur permettait de se ventiler. Tout ce que je sais, c’est que je n’avais pas à "penser"<br />

avant de "parler." Ce courant supérieur "parlait simplement à ma place" sans demander ma<br />

permission.<br />

Lorsque je compris enfin la vraie nature du comportement et des émotions (un baromètre de<br />

ce qui se produisait en moi), cela m’aida énormément. L’émotion n’était pas une "chose" que je<br />

pouvais décider de ressentir ou pas ; elle ne faisait que refléter ce qui se passait en moi.<br />

In convient de noter que, suite à cette explosion, je cessai temporairement de bégayer<br />

pendant quelques semaines. Mais ici encore, "temporairement" est le mot à retenir.

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