REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

430 Mon développement comme personne qui bégaie.
En plus des découvertes que ce groupe m’a permises de faire, la thérapie a aussi contribué à
m’informer. J'ai débuté une thérapie en septembre 2006. Je croyais que la thérapie allait être la
dernière pièce de ce casse-tête que constitue le bégaiement ; mais ce ne fut pas le cas. Loin de
moi l’intention de dénigrer les thérapies; je veux simplement vous mettre en garde : ce serait une
erreur que de croire que la solution ou le rétablissement du bégaiement passe par la seule
thérapie.
D’accord, il y a certaines personnes qui ont réglé leur problème de bégaiement par la seule
thérapie ; mais pas dans mon cas. N’étant en thérapie que depuis seulement trois mois, je ne peux
vous dire quand je viendrai à bout de mon bégaiement, ni même si je vais y arriver, par la seule
thérapie. Néanmoins, j’ai atteint et je fais encore de grands progrès, même après seulement un
mois ou deux de rencontres avec mon orthophoniste.
La thérapie me permet d’acquérir plusieurs techniques et outils afin de modifier mon
bégaiement, d’accroître ma fluence et, finalement, augmenter la confiance que j’ai en moi. J’ai
discuté de mes objectifs avec mon orthophoniste et, graduellement, j’ai commencé à les
accomplir. Étant en thérapie depuis seulement quelques mois, au rythme d’une rencontre par
semaine, je n’ai pas encore eu l’occasion de m’aventurer dans le monde afin de vraiment
pratiquer mes techniques avec ma famille, mes amies et même des étrangers, ces activités étant
parmi mes buts principaux. Mais j’ai eu l’occasion, à la bibliothèque, de mettre en pratique, avec
succès, ces techniques. N’ayant ressenti que peu de peur, j’avais en moi, suite à mes échanges
avec les bibliothécaires, un sentiment de force.
Lorsque je commençais à bégayer, les bibliothécaires n’ont eu qu’un sourire en coin. Mais je
sais que mon bégaiement ne les contrarie pas autant qu’il me contrarie, moi.
Probable que cela les laissait totalement indifférents. Rappelez-vous, nos interlocuteurs n’en
font pas tout un plat parce que nous bégayons. Si nous l’acceptons nous-mêmes, une fois la
surprise initiale passée, ils l’accepteront et continueront à nous traiter comme tout le monde –
comme toute autre personne fluide.
UNE QUESTION DE DÉTERMINATION
Comme toute autre PQB désirant désespérément la fluence, je m’attendais à des résultats
rapides. Mais j’ai rapidement réalisé que le reconditionnement de l’élocution d’une personne
demande du temps. Nous, les PQB, ne pouvons nous attendre que le bégaiement, qui nous est si
naturel et avec lequel nous sommes si familiers, disparaisse simplement en mettant en pratique la
technique d’arrêt 213 par ici, ou une amorce en douceur par là.
Au début, j’espérais des changements rapides. Mais de tels résultats ne se concrétisèrent pas.
Je me faisais des illusions. Je surfais sur mes attentes et non selon mes intentions, mes objectifs.
Et parce que je m’attendais au succès rapidement, j’ai connu une extrême déception lorsqu’il ne
s’est pas concrétisé.
213 Pull-out technique.