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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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406 Parole libérée : ma victoire sur le bégaiement.<br />

J’ai finalement atteint le stade où l’anticipation et la peur cédèrent la place à l’adrénaline.<br />

J’assistai à la réunion, attendant impatiemment mon tour de prononcer mon discours préparé. À<br />

chaque réunion, je me portais volontaire pour les improvisations et pour évaluer un discours.<br />

Mes pensées en noir et blanc prirent des teintes de gris. Je prenais plaisir à constater ma<br />

progression personnelle. L’échec était maintenant remplacé par la rétroaction. S’il m’arrivait de<br />

glisser, je me ressaisissais aussitôt.<br />

Le patineur de vitesse Dan Jansen fut un modèle pour moi. À la fin de l’adolescence, après<br />

s’être entraîné pour les Olympiques pendant toute son enfance, il tomba à Albertville, en France.<br />

Quatre ans plus tard, aux Olympiques suivantes, il apprit le décès de sa sœur quelques instants<br />

avant la compétition et tomba encore. Quatre autres années d’entraînement suivirent ; puis<br />

arrivèrent ses dernières Olympiques. Il échoua à la compétition alors qu’on le donnait gagnant<br />

pour la médaille d’or. Il ne lui restait plus qu’une dernière chance – la course de 1,000 mètres.<br />

Dan était troisième dans la course du 1,000. Puis son psychologue sportif lui dit de marcher<br />

en répétant « J’aime le 1,000. » On demanda à ses coéquipiers et sa famille d’écouter et de<br />

confirmer ce qu’il le disait.<br />

À ses troisième Olympiques et sa course finale, et dans une discipline où il n’était même pas<br />

favori, il décrocha la médaille d’or. Vous vous rappelez peut-être de cette personne qui lui mit<br />

son bébé dans les bras afin qu’il le porte pendant son tour de piste victorieux.<br />

Qu’est-ce qui était plus important pour lui que l’idée de tomber ? Comment Dan faisait-il<br />

pour ne pas perdre courage ? Comment a-t-il pu taire des pensées telles que « Les autres te<br />

jugent…tu es un perdant…tu ne gagneras jamais. » Son but – la médaille d’or et son triomphe<br />

personnel – est le stimulus qui l’a peut-être motivé pour traverser ses épreuves. En 1983, à Boca<br />

Raton, Floride, je considérais la libération de ma parole comme la médaille d’or que je voulais<br />

décrocher.<br />

TROISIÈME CYC<strong>LE</strong> (Doctorat)<br />

Je crois m’être inscrit au troisième cycle universitaire dans le but de pourfendre le dragon du<br />

bégaiement. Je me fixai le but un peu trop ambitieux de résoudre mon bégaiement pendant mes<br />

études de troisième cycle. Comme j’étais maintenant ouvert à son sujet, tous mes collègues<br />

savaient que je bégayais.<br />

Pour quelqu’un qui bégaie, s’inscrire en pathologie de la parole recèle un potentiel pour<br />

certaines formes de pensée unique. Quelques-unes d’entre elles furent : « Que penseront les<br />

autres d’un orthophoniste qui bégaie ? » « Je dois résoudre mon bégaiement d’ici la fin du<br />

troisième cycle ! » « Comment m’évalueront mes superviseurs en clinique si je bégaie en<br />

présence d’un patient ? » Lors d’un stage clinique, le gradué dirige des thérapies alors que son<br />

superviseur et les parents observent au travers d’un miroir sans tain. J’allais rapidement savoir<br />

comment se sent un poisson rouge dans un bocal vitré. Je m’inquiétais beaucoup de la possibilité<br />

de bégayer devant les parents des enfants que je traitais. La signification que j’attribuais au<br />

bégaiement constituait évidemment le cœur du problème.<br />

Je croyais que le bégaiement m’enlèverait toute crédibilité. C’était toujours un défi pour moi<br />

que de prononcer "speech pathology" et "speech therapy", craignant de bégayer sur ces mots.<br />

Cela découle de ce que je « lisais le cerveau » des autres. Lire le cerveau veut dire deviner<br />

d’avance les réactions de nos interlocuteurs. J’allais, plus tard, réaliser le comique à m’introduire

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