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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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252 La dernière partie.<br />

de tenir ton gant dans les airs. Cela vient de nous coûter deux prises et on est<br />

maintenant en arrière. »<br />

« J-J-J-J-J Je suis d-d-désolé », bégaya Robert, le visage déformé par l’effort.<br />

Son esprit semblait hors de contrôle et confus, et rien ne lui paraissait clair. Persuadé<br />

que tout le monde l’observait, il paniqua parce qu’il était le centre d’attention.<br />

« Tu es aussi mauvais au marbre que tu ne l’es au champ ? » demanda Monty.<br />

Robert essaya de répondre. Mais, quelque part dans ses profondeur intimes, une<br />

voix forte disait : « Réfléchis avant de parler, Robbie, pense avant de parler. »<br />

Bien qu’il essaya de réfléchir, il fut incapable de parvenir à quelque chose de<br />

précis. « Je ne…Je ne….Je …. Je ne… Je ne sais pas » marmonna-t-il.<br />

Monty le regarda et sourit de la même manière qu’il l’avait fait avec Hank<br />

lorsque ce dernier fit une contorsion exagérée avant de se faire retirer. « Il rit de moi<br />

» pensa Robert. « Il rit de moi parce que je ne peux m’exprimer comme tout le monde<br />

et que je ne peux attraper une balle en plein vol. »<br />

Robert détourna le regard, mortifié, et s’en alla, démoralisé, vers l’arrière du<br />

marbre où personne ne le verrait. Il espérait que Julien ne soit pas dans les parages. Il<br />

vérifia que personne n’allait le voir puis tourna le coin de la haie et se faufila sur le<br />

trottoir. Il ne regarda pas en arrière. Il craignait qu’en voyant quelqu’un le regarder, il<br />

serait incapable de continuer à marcher.<br />

Lorsqu’il eut parcouru une certaine distance, il commença à courir. Il courut<br />

jusqu’à ce qu’il en ait le vertige, jusqu’à ce que le sol se soit dérobé sous ses pieds<br />

pendant un temps qui lui parut une éternité. Il courut, droit devant, se poussant à la<br />

limite, jusqu’à ce qu’il tombe. Ses jambes lui faisaient mal et son estomac avait des<br />

haut-le-cœur. Il courut jusqu’à atteindre le champ dénudé à côté de sa demeure. Puis<br />

il se laissa tomber dans les hautes herbes, sanglotant, le souffle coupé et étourdi. Il<br />

resta ainsi, pendant un bon moment, jusqu’à que sa respiration redevienne régulière.<br />

Robert reposait dans les hautes herbes, regardant le soleil. Il était d’une couleur<br />

orange, comme toujours avant qu’il se couche. Les nuages étaient rouge, orange,<br />

jaune, allant d’une forme à l’autre dans un flux incessant de couleurs. La brise sifflait<br />

sur la cime des hautes herbes, les faisant osciller et rouler tout comme l’océan.<br />

Robert observa la brise et il aima beaucoup cela. Il appréciait la façon dont elle<br />

refroidissait son front et cette manière libératrice qu’elle avait de souffler. Il aimait le<br />

soleil orangé et la maison qui clignait alors qu’on allumait les lumières pour la soirée.<br />

Il aimait la façon dont la nuit progressait depuis l’est, ce ciel d’un bleu profond,<br />

tournant au noir à l’horizon, et la manière dont les nuages, d’un rouge vif, se frayaient<br />

un chemin dans le firmament.

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