REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

445 Faire de ce monstre un ami, la clé de mon rétablissement.
FAIRE DE MON MONSTRE UN AMI,
LA CLÉ DE MON RÉTABLISSEMENT
Par Anna Margolina, Ph.D. 232
[Au cours des ans, j’ai reçu un nombre incalculable de courriels de personnes témoignant à
quel point le concept de l’Hexagone du Bégaiement avait transformé leur vision de ce trouble de
la parole ainsi que leur capacité à communiquer. Mais de tous ces témoignages, rares sont ceux
qui l’ont autant "intégré" qu’Anna Margolina.
Anna, qui débarqua en Amérique en provenance de Russie, a vécu plusieurs des expériences
relatées dans ce livre. Elle a beaucoup lu dans des domaines touchant, de près ou de loin, le
bégaiement. Elle fut entraînée personnellement (coachée) par Bob Bodenhamer et moi-même. Et
elle a obtenu des résultats foudroyants en incorporant, de brillante façon, tout ce bagage de
savoir et de compréhension du bégaiement.
Les résultats obtenus constituent un gigantesque "retour sur investissement".
Bon, Anna, le plancher est à toi. JCH]
Je romps le contact visuel, brisant ainsi brutalement le fil de la conversation. Ma bouche
est grande ouverte mais rien n’en sort. Alors que je lutte désespérément pour tenter de produire
un son, j’ai l’impression qu’une force muette et aveugle, échappant à tout raisonnement, exerce
une pression sur mes mâchoires, les fermant, les collant ensemble. Mon environnement est
immobilisé, et bien que je sois consciente que mon visage se contorsionne en une horrible
grimace, je ne peux y mettre un terme. Pendant quelques éternelles secondes, je suis isolée, face
à face avec mon monstre personnel – mon bégaiement.
LE DÉBUT
Selon ma mère, j’ai commencé à bégayer vers l’âge de 4 ans. Elle croyait que le bégaiement
avait été causé parce qu’un gros chien m’avait fait peur. À mon avis, cela ne fait pas de sens.
J’aime les chiens. Et je n’ai jamais bégayé en parlant à un chien. C’était différent avec les
humains.
Peu importe si je parlais à des amis intimes, à ma famille ou à de purs étrangers, le monstre
était toujours là, s’agrippant à ma gorge chaque fois que je commençais à parler. Je me rappelle
de ma parole comme d’une lutte constante qui consumait toute mon énergie. Et lorsque j’étais
plus fluide à certaines occasions, ma mémoire n’allait, hélas, pas emmagasiner ces moments
positifs.
232 Anna est très active sur le site neurosemanticsofstuttering de Bob Bodenhamer. Pour vous y enregistrer
http://groups.yahoo.com/group/neurosemanticsofstuttering/.