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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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314 Le bégaiement n’est pas qu’un problème de parole.<br />

Plutôt que de refouler ces sentiments intenses, j’ai appris à les accepter tels qu’ils se<br />

manifestent et à les utiliser afin de donner plus d’énergie à mon élocution tout comme les<br />

acteurs utilisent leur nervosité et leur haut niveau d’adrénaline pour donner de l’énergie à<br />

leur performance.<br />

J’ai appris à différencier l’inconfort créatif de l’inconfort négatif. L’inconfort négatif<br />

nous affaiblit. Il est généralement associé à la retenu de quelque chose qui veut se<br />

manifester. Par contre, l’inconfort créatif se manifeste lorsque vous vous laissez aller.<br />

Les perceptions entrent également en ligne de compte. Si on se considère comme<br />

bizarre à cause de la façon dont nous parlons, on pensera que deux personnes qui<br />

chuchotent parlent nécessairement de nous. Par exemple, si je croise un groupe d’individus<br />

plutôt louches en entrant dans la salle d’audience et qu’ils commencent à chuchoter, j’aurai<br />

tendance à penser qu’ils parlent de moi – enfin, de mon élocution – alors qu’ils peuvent très<br />

bien parler d’un des leurs ayant séduit la fille de l’inspecteur le week-end dernier. Il y a fort<br />

à parier que leur conduite n’avait absolument rien à voir avec moi.<br />

Si votre Hexagone est en mode négatif (peu importe la composante de l’Hexagone),<br />

cela influence votre réaction ou la façon dont vous envisagez une situation verbale. Si vous<br />

vous êtes disputé avec votre amie de cœur, ou votre femme (ou les deux) ; ou que vous ayez<br />

eu une conversation téléphonique déplaisante, vous seriez alors au plus mal– affectant ainsi<br />

négativement vos croyances et, par ricochet, vos perceptions.<br />

Les personnes qui bégaient ont tendance à croire que tout ce qui leur arrive est dû à<br />

leur élocution (ce qui devient une fixation). Leur élocution occupe, en tout temps, le haut du<br />

pavé de leurs préoccupations. Elles vont au lit pensant à leur élocution. Elles se lèvent le<br />

matin en pensant à leur élocution. Élocution, élocution, toujours cette élocution – elle les<br />

consume littéralement. Cette fixation irrationnelle sur notre élocution influence nos<br />

perceptions. Presque chaque fois que je parlais, je croyais qu’on me jugeait.<br />

Mes croyances au sujet de mon bégaiement se présentèrent de deux façons, quoique<br />

souvent sans fondement. Premièrement, elles prenaient vie par tout ce qui m’arriva ; en<br />

second lieu, elles se développèrent au contact de personnage en autorité (tels que parents,<br />

professeurs, collègues policiers etc.). En fait, elles peuvent se transmettre du grand-père,<br />

puis au père et, enfin, au fils.<br />

Je croyais ne jamais être promu parce que mon élocution était un obstacle (pas de doute<br />

sur le fait que cette croyance fut renfoncée par mon ancien Constable en Chef).<br />

Je croyais devoir éviter les pauses à tout prix. Une fois que j’avais réussi à commencer<br />

à parler, il me fallait continuer afin de bénéficier de cette fluence instantanée.<br />

On peut facilement croire ne jamais pouvoir devenir un bon orateur. Jusqu’à l’année<br />

dernière, cette croyance était mienne.<br />

Plusieurs PQB croient être anormales à cause de leur bégaiement. Elles croient devoir<br />

plaire aux autres et être parfaites afin d’être aimées et acceptées. C’était mon cas aussi<br />

longtemps que je puisse me rappeler. Je croyais devoir compenser pour mon problème de<br />

bégaiement en performant dans tout ce que je faisais (sport, rédaction de rapports, mon<br />

apparence, ma ponctualité etc.) et en faire plus que mes collègues « fluides ».

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