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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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XXIII Avant-propos.<br />

AVANT-PROPOS<br />

Un soir d’été, début des années 1980, je me trouvais dans le salon de John<br />

Ahlbach, sirotant quelques bières tout en parlant de tout et de rien. John était à cette<br />

époque Directeur exécutif du National Stuttering Project 7 . Il était presque 23 heures ;<br />

nous venions tout juste de terminer une réunion de notre chapitre du NSP de San<br />

Francisco, réunion qui n’avait réunit que quelques membres. En fait, cet été-là, notre<br />

chapitre local ne fonctionnait pas très bien. Le taux de participation avait diminué à<br />

seulement quatre ou cinq participants par réunion, quelques fois moins.<br />

La conversation était intense puisque John et moi avions quelque chose en commun<br />

ayant eu un impact considérable sur nos vies – nous avions tous deux grandi avec un<br />

problème de bégaiement chronique. Et nous étions tous les deux résolus à aider les autres<br />

à briser les chaines du bégaiement.<br />

Ma disfluence fit sa soudaine apparition lorsque j’avais l’âge de trois ans et demi.<br />

Ma mère était en voyage en Europe avec ma grand-mère pour six semaines. À son retour,<br />

je lui demandai de me suivre dans le jardin – selon les souvenirs qu’elle en a – je pointai<br />

une rangée de pétunias et lui dis « Maman, re…..re…..re…..regarde les…les…les…les<br />

fleurs. »<br />

Le bégaiement chronique m’a hanté jusqu’à la fin de mes 20 ans. Je n’ai jamais été<br />

un bègue sévère, sans doute parce que je n’ai jamais permis que se développent ce<br />

comportement souvent bizarre de lutte que l’on remarque chez ceux qui forcent afin de<br />

sortir d’un blocage. J’attendais simplement, par de longs silences pénibles, que le blocage<br />

se termine.<br />

Quoiqu’il en soit, étant de nature plutôt sensible, ces longues pauses inexplicables<br />

étaient humiliantes. Je pouvais pourtant parler normalement avec des amis. Mais lorsque<br />

je devais réciter quelque chose en classe, parler à une personne d’autorité ou poser une<br />

question à un étranger sur la rue, je bloquais la plupart du temps. Je devais<br />

éventuellement devenir un « bègue inavoué » - c’est-à-dire ce genre de personne qui<br />

passe comme « normale » mais qui craint toujours que se révèle son terrible secret.<br />

Je n’entrepris rien afin de modifier ce bégaiement jusqu’au jour où, à l’âge de 25 ans,<br />

j’ai soudainement quitté mon emploi à l’agence de publicité de mon père, embarquai à<br />

bord d’un 707, et quittai New York pour San Francisco. C’était l’époque (début des<br />

années 60) pendant laquelle le mouvement de croissance personnelle prenait son envol en<br />

Californie, avec San Francisco comme épicentre. En résumé, je m’impliquai dans<br />

diverses activités de croissance telles que des groupes de débats, des marathons de<br />

« sensibilisation » de 48 heures sans sommeil, plusieurs voyages de LSD, deux années<br />

7 En 1999, le Conseil d’administration du National Stuttering Project vota afin de changer le nom de l’organisation<br />

pour National Stuttering Association (NSA), l’organisation ayant, depuis plusieurs années déjà, passé l’étape du simple<br />

projet. Par conséquent, je ferai souvent référence autant au NSP qu’à la NSA dans cette édition.

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