REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

393 Un cheminement pour sortir du bégaiement.
toujours, qu’un petit nombre d’étudiants (environ 1,100), de toutes les religions et de diverses
cultures. Bien que je me sois spécialisé en sociologie, je crois plutôt que mon intérêt consistait à
être membre de l’équipe de natation. Je le mentionne ici car mes expériences en tant que membre
de l’équipe de natation allaient avoir un impact réel sur ma vie en général et dans mes efforts
vers la fluence. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais nagé en compétition. Mais en deuxième
année, je pris conscience de mes capacités et j’ai commencé à remporter des compétitions. Mes
expériences dans la piscine et avec mes coéquipiers devinrent une partie majeure de mon identité
de mes années au Lycée. Puis un peu plus tard, j’ai fracassé des records scolaires et fus élu
capitaine de l’équipe.
Je terminais avec un diplôme en poche; mais je savais que mon bégaiement constituait un
obstacle majeur dans ma recherche d’emploi. Je tentai de m’enrôler dans le programme pour
candidats-officiers de la Marine mais fus rejeté au moment de lire la seconde phrase du
« Passage du Grand-père » (un test de lecture) et bloquai (probablement sur le mot redingote).
Rétrospectivement, l’idée de devenir officier de Marine n’était peut-être pas si bonne que cela;
nous étions en 1964 et certains de mes collègues, qui eurent plus de succès que moi pour être
sélectionnés pour le service outre-mer, n’allaient jamais revenir du Vietnam. Alors, qu’est-ce que
j’allais décider de faire maintenant ? Je tentai ma chance du côté de la faculté des candidatsofficiers
de l’Air Force. (Possible que mon conseiller avait raison après tout.) Cette fois, je me
suis rendu jusqu’à la sixième ligne de « Arthur le Jeune Rat » avant qu’on me demande de partir.
J’étais dévasté, non pas parce que je n’allais pas savoir ce qui allait arriver au jeune Arthur –
mais parce que je n’avais vraiment aucune idée de ce que je devais faire maintenant. Il me restait
toujours la possibilité d’être engagé comme soldat. Je me retrouvai donc, faisant la queue en
sous-vêtements, qu’on examine mes oreilles (parmi autres choses), par des gens qui ne
semblaient pas du tout amicaux. Je croyais qu’on allait me sélectionner et, après avoir travaillé
temporairement pendant quelques mois dans un entrepôt à empiler des boîtes contenant des
arbres de Noël artificiels, on m’envoya à un camp d’entrainement. Hélas, même le Service de
Sélection me rejeta lorsqu’ils constatèrent la dégradation assez sérieuse de mon ouïe pour les
sons à haute fréquence. Il me semblait bien que personne ne voulait de moi.
ÊTRE DISPOSÉ À CHANGER
Je me souviens encore de cette soirée où je décidai de m’inscrire à une thérapie. Je fis une
marche dans le voisinage, m’assis sur le bord du trottoir et décidai que le temps était venu de
demander de l’aide. À moins que je ne puisse m’exprimer librement, je savais que ma vie allait
être une succession de cul-de-sac ou qu’elle serait parsemée de parcours difficiles. Je crois bien
que c’était la toute première fois de ma vie que je reconnaissais vraiment avoir un problème de
bégaiement. Et c’était en tout cas la première fois que j’étais vraiment déterminé à y faire
quelque chose. N’ayant aucune idée de ce que j’allais faire de ma vie à long terme, je savais, par
contre, qu’à cet instant même, il me fallait faire quelque chose pour mon élocution. J’étais
disposé à faire tout ce qui était nécessaire. Le temps que cela prendrait et le coût que cela
impliquait importaient peu.