REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

506 L’odyssée d’Andrew.
Hi John
Alors que j’assistais à un cours, cette idée me vint à l’esprit – « pour cesser de résister au
bégaiement, toutes les perceptions négatives qui lui sont associées doivent changer (pour que
vous puissiez le percevoir) d’une manière plus positive. Il subsiste une résistance à cause de cette
terrible réalité que représente le bégayage pour la majorité des bègues. »
J’aime bien vos idées sur les connexions. 276 Mais pour établir un rapport avec quelqu’un,
l’individu doit d’abord franchir cette pulsion initiale de peur qui exerce une pression pour que
nous ne révélions pas que nous bégayons. Il se peut que cette peur soit grandement diminuée en
mettant en pratique la citation ci-haut mentionnée (de Sheehan et Van Riper).
Pour vraiment connecter, il faut franchir le barrage initial. Il nous faut un pont (des
techniques d’élocution, l’acceptation, n’importe quoi) pour pouvoir connecter. Une fois la
connexion établie, la puissance du signal doit être telle qu’il franchira tout obstacle important de
telle sorte que la peur déclenchera moins de bégayages et qu’il vous sera facile de traverser ces
bégayages en parlant.
Je me l’imagine clairement. La connexion est la chose la plus importante car elle est ellemême
communication et la clé pour franchir l’obstacle initial. Plus grand sera le nombre de
connexions, plus facile il vous sera de ressentir la sensation de vous laisser-aller.
Le message que vous m’avez écrit en disant que la respiration par les côtes peut aider à
ressentir la sensation de laisser-aller s’est avéré être la clé. Ayant réfléchi à cela pendant un
certain temps et n’ayant pas bloqué au travail pendant toute la durée de ce dernier, alors que je
bloquais ailleurs, l’expérience m’amena à m’interroger à savoir pourquoi il en était ainsi. Je crois
maintenant connaître la réponse. Les signaux que j’établissais avec mes camarades de travail
étaient suffisamment puissants pour compenser une baisse de fréquence (qui se produisait
lorsque je commençais à me retenir).
Lorsque je bloque en parlant, mon interlocuteur réagira à ma réaction envers mon bégayage
et non pas au bégayage comme tel. J’ai toujours pensé que leurs réactions signifiaient que le
bégaiement était une véritable horreur, ce qui augmentait ma résistance (ma retenue) et
maintenait le bégayage. Car le bégayage ne constitue qu’une perte temporaire de connexion; un
sourire et la dignité peuvent s’avérer très utiles pour signifier à l’interlocuteur que la connexion
n’a pas été pour autant rompue. Comme je le perçois maintenant, la connexion, c’est ça. Je sais
que je m’approche de l’explication de mon comportement. Il s’agit d’être disposé à quitter ma
coquille protectrice et à élargir ma zone de confort; mais j’ai maintenant le choix de décider si je
veux ou non parler.
Une dernière précision sur la connexion. La connexion initiale est importante car c’est elle
qui établira la fréquence de toutes les connexions qui suivront. Je commence à voir ce que
signifie l’affirmation suivante : « C’est la première impression qui compte. » (Rire aux éclats).
Ce à quoi je dois penser avant un premier contact, et ce dont je dois me rappeler tous les jours,
c’est de m’accomplir malgré le bégaiement. (Je dois être disposé) à le mettre de côté et à le
laisser là. Par cette attitude, toutes les connexions refléteront Andrew Rees, la personne, plutôt
qu’Andrew Rees, la personne bègue.
276 Ou l’établissement d’un rapport avec une autre personne ou une situation.