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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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8 Notre conception erronée du bégaiement.<br />

Jusqu’au début des années 1940, la conception qu’avaient les gens du bégaiement fut<br />

influencée par quatre idées erronées, pourtant largement acceptées. Premièrement, il y avait la<br />

croyance selon laquelle toutes les variantes du bégaiement constituaient en fait des<br />

manifestations d’un seul et même problème. Cette idée remontait à Lee Travis. Voilà la citation<br />

d’un chapitre sur la façon de composer avec le bégaiement écrit par Travis en 1926, pour un livre<br />

intitulé <strong>The</strong> Classroom Teacher.<br />

« Essentiellement », écrivait Travis, bégaiement (stuttering) et « cafouillage »<br />

(stammering) 25 étaient une seule et même chose; en pratique, il y a une légère<br />

différence. Les deux sont occasionnés par les mêmes causes et constituent un<br />

dysfonctionnement du même mécanisme; mais il existe une petite différence dans ce<br />

dysfonctionnement.<br />

« On peut considérer », continua Travis, « le bégaiement comme l’incapacité à<br />

combiner les syllabes et les mots en des mots et des phrases, résultant généralement en<br />

une répétition du son ou du mot occasionnant cette difficulté. Il s’agit, dans la majorité<br />

des cas, d’une forme naissante du cafouillage.<br />

« Le cafouillage, par contre, est un blocage complet dans le flot de la parole. À certains<br />

moments, l’individu semble complètement incapable de produire le son voulu. Il se<br />

retrouve alors obligé d’abandonner complètement ses tentatives pour parler. »<br />

Travis continue. « Plus souvent qu’autrement, la même personne bégaiera à un moment<br />

donné alors qu’elle « cafouillera » à un autre. Dans cette discussion, bégaiement inclura<br />

ces deux termes. »<br />

Croire que le bégaiement était une variation d’un même phénomène constituait la<br />

première erreur. Cela devait engendrer, avec le temps, encore plus de confusion.<br />

La seconde (croyance) venait de Wendell Johnson. Sa théorie diagnostique, 26 tel que déjà<br />

mentionnée, se concentrait sur la réaction des parents face à l’élocution de leur enfant. Selon<br />

Johnson, là résidait la cause du bégaiement. Point à la ligne. Fin de la discussion.<br />

Eh bien, il était dans l’erreur. Il n’avait qu’une PARTIE de la réponse. Hélas, les gens<br />

arrêtèrent alors de chercher d’autres facteurs contributifs.<br />

La troisième fausse croyance découle de ce que plusieurs des étudiants de Johnson à<br />

l’Université de l’Iowa cherchaient un emploi dans le réseau scolaire. Que recherchent les<br />

enseignants, les parents et les institutions d’enseignement ?<br />

25 Alors que les nord-américains utilisent le terme stuttering pour désigner le bégaiement, les Britanniques, eux,<br />

utilisent stammering. Bien que, pour moi – le traducteur – ces deux termes désignent un seul et même phénomène,<br />

stammering se traduit ici par cafouillage et diffère, du moins selon Travis, de stuttering.<br />

26 En fait, elle est dite « diagnosogenique» que je n’ai pas réussi à traduire en français.

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