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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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<strong>le</strong>s Luthériens <strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nt. S’il faut choisir entre <strong>le</strong>s saintes Ecritures de Dieu <strong>et</strong> <strong>le</strong>s vieil<strong>le</strong>s erreurs de<br />

l’Eglise, ce sont <strong>le</strong>s premières qu’il faut rej<strong>et</strong>er. " " Chaque jour, en p<strong>le</strong>ine assemblée, écrivait<br />

Mélanchthon, Faber nous lance quelque nouveau projecti<strong>le</strong>. "<br />

<strong>La</strong> tolérance religieuse avait été léga<strong>le</strong>ment reconnue, <strong>le</strong>s Etats évangéliques étaient résolus à défendre<br />

<strong>le</strong>urs droits. Luther, qui se trouvait encore sous <strong>le</strong> coup de l’édit de Worms, ne put paraître à Spire ; mais<br />

il y était remplacé par ses collaborateurs <strong>et</strong> par des princes que Dieu avait suscités pour soutenir sa cause<br />

en c<strong>et</strong>te occurrence. Le nob<strong>le</strong> Frédéric de Saxe, protecteur de Luther, était mort ; mais <strong>le</strong> duc Jean, son<br />

frère <strong>et</strong> successeur, avait joyeusement accueilli la Réforme ; <strong>et</strong>, bien que pacifique, il déployait une<br />

grande énergie <strong>et</strong> un grand courage quand il s’agissait des intérêts de la foi.<br />

Les prélats exigeaient que <strong>le</strong>s Etats réformés se soumissent implicitement à la juridiction romaine. Quant<br />

aux réformateurs, ils se réclamaient de la liberté qui <strong>le</strong>ur avait été octroyée. Ils ne pouvaient adm<strong>et</strong>tre<br />

que <strong>le</strong>s Etats qui avaient embrassé la Paro<strong>le</strong> de Dieu avec enthousiasme fussent de nouveau placés sous<br />

<strong>le</strong> joug de Rome.<br />

On finit par proposer <strong>le</strong> compromis suivant : là où la Réforme n’avait pas été établie, l’édit de Worms<br />

devait être rigoureusement appliqué ; mais " là où l’on ne pourrait l’imposer sans risque de révolte, on<br />

ne devait introduire aucune réforme, ni toucher à aucun point controversé ; la célébration de la messe<br />

devait être tolérée, mais on ne perm<strong>et</strong>trait à aucun catholique d’embrasser <strong>le</strong> luthéranisme " . Ces<br />

mesures furent adoptées par la diète à la grande satisfaction du c<strong>le</strong>rgé catholique.<br />

Si c<strong>et</strong> édit était entré en vigueur, " la Réforme n’eût pu ni s’établir dans <strong>le</strong>s lieux où el<strong>le</strong> n’avait pas<br />

encore pénétré, ni s’édifier sur de solides fondements dans ceux où el<strong>le</strong> existait déjà ; la restauration de<br />

la hiérarchie romaine... y eût infaillib<strong>le</strong>ment ramené <strong>le</strong>s anciens abus. <strong>La</strong> moindre infraction faite à une<br />

ordonnance aussi vexatoire eût fourni aux papistes un prétexte pour achever de détruire une œuvre déjà<br />

fortement ébranlée. <strong>La</strong> liberté de la paro<strong>le</strong> eût été supprimée. Toute conversion nouvel<strong>le</strong> allait devenir un<br />

crime. Et l’on demandait aux amis de la Réforme de souscrire immédiatement à toutes ces restrictions <strong>et</strong><br />

prohibitions. " Les espérances du monde semblaient être sur <strong>le</strong> point de s’écrou<strong>le</strong>r.<br />

Réunis en consultation, <strong>le</strong>s membres du parti évangélique se regardaient avec stupeur. Ils se<br />

demandaient, l’un à l’autre : " Que faire ? " De très graves intérêts étaient en jeu pour <strong>le</strong> monde. " Les<br />

chefs de la Réforme se soum<strong>et</strong>tront-ils ? Accepteront-ils c<strong>et</strong> édit ? Il serait faci<strong>le</strong>, à c<strong>et</strong>te heure de crise,<br />

de faire un faux pas. Que de bonnes raisons, que de prétextes plausib<strong>le</strong>s n’eût-on pas pu trouver pour se<br />

soum<strong>et</strong>tre ! On assurait aux princes luthériens <strong>le</strong> libre exercice de <strong>le</strong>ur religion. Le même droit était<br />

accordé à tous ceux de <strong>le</strong>urs suj<strong>et</strong>s qui avaient adopté la Réforme avant l’édit. Cela ne devait-il pas <strong>le</strong>s<br />

satisfaire ? Combien de périls la soumission n’épargnerait-el<strong>le</strong> pas ? En revanche, à quels dangers <strong>et</strong> à<br />

quels hasards la résistance ne devait-el<strong>le</strong> pas <strong>le</strong>s exposer ! Qui sait <strong>le</strong>s avantages que l’avenir peut nous<br />

apporter ? Acceptons la paix ; emparons-nous du rameau d’olivier que Rome nous tend ; <strong>et</strong> pansons ainsi<br />

<strong>le</strong>s plaies de l’Al<strong>le</strong>magne. C’est par de semblab<strong>le</strong>s raisonnements que <strong>le</strong>s réformateurs eussent pu<br />

justifier une ligne de conduite qui eût assuré, à brève échéance, la ruine de la cause protestante.

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