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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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textes de l’Ecriture. » (Martyn, vol. V, p. 70, 71.)<br />

C’est l’amour de la liberté de conscience qui poussa <strong>le</strong>s Pè<strong>le</strong>rins à affronter <strong>le</strong>s périls d’un long voyage à<br />

travers <strong>le</strong>s mers, à braver <strong>le</strong>s privations <strong>et</strong> <strong>le</strong>s dangers d’un pays désert, pour al<strong>le</strong>r j<strong>et</strong>er, avec la<br />

bénédiction de Dieu, <strong>le</strong>s fondements d’une puissante nation sur <strong>le</strong>s rivages de l’Amérique. Et pourtant,<br />

malgré <strong>le</strong>ur sincérité <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur piété, ces chrétiens n’avaient pas encore réel<strong>le</strong>ment compris <strong>le</strong> principe de la<br />

liberté religieuse. Ils n’étaient pas disposés à concéder à d’autres c<strong>et</strong>te liberté à laquel<strong>le</strong> ils attachaient un<br />

si grand prix. « Rares étaient, même parmi <strong>le</strong>s penseurs <strong>le</strong>s plus éminents du dix-septième sièc<strong>le</strong>, ceux<br />

qui s’étaient é<strong>le</strong>vés à la hauteur du grand principe renfermé dans <strong>le</strong> Nouveau Testament, <strong>et</strong> d’après<br />

<strong>le</strong>quel Dieu est seul juge de la foi. » (Id., p. 297.)<br />

<strong>La</strong> doctrine affirmant que Dieu a donné à son Eglise <strong>le</strong> droit de dominer <strong>le</strong>s consciences, de définir <strong>et</strong> de<br />

punir l’hérésie, est l’une des erreurs papa<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus invétérées. Les réformateurs, tout en répudiant <strong>le</strong><br />

credo de Rome, ne surent pas s’affranchir entièrement de son intolérance. Les profondes ténèbres dont<br />

Rome avait enveloppé <strong>le</strong> monde au cours de sa domination séculaire n’étaient pas encore dissipées. L’un<br />

des principaux pasteurs de la colonie de Massachus<strong>et</strong>ts Bay disait : « C’est la tolérance qui a rendu <strong>le</strong><br />

monde antichrétien ; jamais l’Eglise n’a eu lieu de regr<strong>et</strong>ter sa sévérité envers <strong>le</strong>s hérétiques. » (Martyn,<br />

vol. V, p. 335.) Un statut adopté par <strong>le</strong>s colons réservait <strong>le</strong> droit de vote en matière civi<strong>le</strong> aux seuls<br />

membres de la congrégation. Cel<strong>le</strong>-ci était une Eglise d’Etat dans laquel<strong>le</strong> chacun était tenu de<br />

contribuer à l’entr<strong>et</strong>ien du culte, <strong>et</strong> où il incombait aux magistrats de veil<strong>le</strong>r à la suppression de l’hérésie.<br />

Le pouvoir civil ainsi placé entre <strong>le</strong>s mains de l’Eglise ne tarda pas à produire <strong>le</strong> fruit qu’il fallait en<br />

attendre : la persécution.<br />

Onze ans après l’établissement de la première colonie, arrivait dans <strong>le</strong> Nouveau Monde Roger Williams,<br />

en quête, lui aussi, de la liberté de conscience. Mais il la concevait autrement que <strong>le</strong>s Pè<strong>le</strong>rins. A<br />

l’encontre des gens de son temps, il avait compris que c<strong>et</strong>te liberté est <strong>le</strong> droit inaliénab<strong>le</strong> de tout<br />

homme, quel<strong>le</strong> que soit sa confession. Avide de vérité, il lui paraissait impossib<strong>le</strong>, comme à Robinson,<br />

qu’on eût déjà reçu toute la lumière de la Paro<strong>le</strong> de Dieu. « Williams a été <strong>le</strong> premier dans la chrétienté<br />

moderne à établir <strong>le</strong> gouvernement civil sur <strong>le</strong> principe de la liberté religieuse <strong>et</strong> de l’égalité des opinions<br />

devant la loi. » (Bancroft, Ire part., chap. XV, par. 16.) Il affirmait que <strong>le</strong> devoir du magistrat était de<br />

punir <strong>le</strong> crime, mais non de dominer sur <strong>le</strong>s consciences. « Le magistrat, disait-il, peut décider ce que<br />

l’homme doit à son semblab<strong>le</strong> ; mais quand il s’avise de lui prescrire ses devoirs envers son Dieu, il sort<br />

de ses attributions. L’Etat peut établir un credo aujourd’hui <strong>et</strong> demain un autre, comme cela s’est vu sous<br />

divers rois <strong>et</strong> reines d’Ang<strong>le</strong>terre, <strong>et</strong> comme l’ont fait différents papes <strong>et</strong> conci<strong>le</strong>s de 1’Eglise romaine,<br />

ce qui rend la croyance incertaine <strong>et</strong> donne libre cours à l’arbitraire. » (Martyn, vol. p. 340.)<br />

<strong>La</strong> présence aux services religieux était obligatoire sous peine d’amende <strong>et</strong> de prison. Williams bravait<br />

c<strong>et</strong>te loi, qu’il appelait « <strong>le</strong> pire artic<strong>le</strong> de la loi anglaise » . « Forcer un homme à adorer Dieu avec des<br />

personnes ne partageant pas ses croyances c’était, selon lui, une violation flagrante du droit privé ;<br />

traîner au culte des gens irréligieux <strong>et</strong> indifférents, c’était cultiver l’hypocrisie. Nul ne doit être contraint<br />

d’adorer Dieu ou de contribuer aux frais du culte. — Quoi ! s’écriaient ses antagonistes, scandalisés de<br />

sa doctrine, Jésus ne dit-il pas que l’ouvrier mérite d’être nourri ? — Assurément, répliquait-il, mais par<br />

ceux qui l’emploient. » (Bancroft, Ire part., chap. XV, par. 2.)

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