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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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" J’abjurerai, dit-il, si, par la sainte Ecriture, vous me démontrez que je suis dans l’erreur. "<br />

" Eh quoi ! fit l’un de ses tentateurs, jugera-t-on de tout par <strong>le</strong>s saintes L<strong>et</strong>tres ? Ne faut-il pas revenir<br />

aux Pères pour <strong>le</strong>s interpréter ? "<br />

" Qu’entends-je ? s’écria Jérôme. … Les traditions des hommes sont-el<strong>le</strong>s plus dignes de foi que c<strong>et</strong>te<br />

sainte Paro<strong>le</strong> du Seigneur ? Paul n’a point exhorté ses <strong>le</strong>cteurs à écouter <strong>le</strong>s traditions des hommes ; il a<br />

dit : ,,Les saintes Ecritures vous instruiront."<br />

" Hérétique ! fit un cardinal en j<strong>et</strong>ant sur lui un regard courroucé, je me repens d’avoir ici plaidé si<br />

longtemps pour toi : <strong>le</strong> diab<strong>le</strong> est dans ton cœur. " (E. de Bonnechose, ouv. cité, vol. II.)<br />

Jérôme fut condamné à mort <strong>et</strong> brûlé à l’endroit même où Hus avait donné sa vie. C’est en chantant, <strong>et</strong> <strong>le</strong><br />

visage rayonnant de paix <strong>et</strong> de joie, qu’il se rendit au lieu du supplice. Il avait <strong>le</strong>s yeux fixés sur son<br />

Sauveur. Pour lui, la mort avait perdu ses terreurs. Le bourreau s’étant glissé derrière lui pour allumer <strong>le</strong><br />

bucher, <strong>le</strong> martyr lui cria : " Avance hardiment, <strong>et</strong> m<strong>et</strong>s <strong>le</strong> feu devant moi ; si je l’avais craint, je ne<br />

serais pas ici. "<br />

Les dernières paro<strong>le</strong>s qu’il proféra pendant que <strong>le</strong>s flammes l’enveloppaient furent cel<strong>le</strong>s-ci : " Seigneur,<br />

Père tout-puissant, aie pitié de moi <strong>et</strong> pardonne-moi mes péchés, car tu sais que j’ai toujours aimé ta<br />

vérité. " (Idem.) Sa voix cessa de se faire entendre, mais ses lèvres murmuraient encore une prière.<br />

Quand <strong>le</strong> feu eut achevé son œuvre, on recueillit ses cendres, <strong>et</strong> on <strong>le</strong>s j<strong>et</strong>a dans <strong>le</strong> Rhin comme on<br />

l’avait fait pour cel<strong>le</strong>s de Hus.<br />

Ainsi mouraient <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s témoins du Dieu vivant. Mais la lumière des vérités qu’ils avaient<br />

proclamées — <strong>le</strong>ur héroïque exemp<strong>le</strong> — ne pouvait être éteinte. Pas plus qu’il ne <strong>le</strong>ur était possib<strong>le</strong><br />

d’empêcher <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il de poursuivre sa course, <strong>le</strong>s hommes ne pouvaient arrêter l’aurore qui commençait<br />

à poindre sur <strong>le</strong> monde.<br />

L’exécution de Hus avait sou<strong>le</strong>vé en Bohême une vague d’indignation <strong>et</strong> d’horreur. Toute la nation avait<br />

<strong>le</strong> sentiment qu’il avait été victime de la malignité des prêtres <strong>et</strong> de la trahison de l’empereur. On <strong>le</strong><br />

tenait pour un fidè<strong>le</strong> témoin de la vérité ; <strong>le</strong> conci<strong>le</strong> qui avait décrété sa mort fut accusé de meurtre ; sa<br />

doctrine attirait maintenant plus que jamais l’attention. L’édit papal avait condamné au feu <strong>le</strong>s écrits de<br />

Wic<strong>le</strong>f. Mais ceux qui avaient échappé à la destruction étaient r<strong>et</strong>irés de <strong>le</strong>urs cach<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> comparés avec<br />

<strong>le</strong>s Ecritures ou avec <strong>le</strong>s fragments du saint Livre que l’on pouvait se procurer ; <strong>et</strong> ainsi plusieurs étaient<br />

amenés à la foi réformée.<br />

Les meurtriers de Hus n’assistèrent pas <strong>le</strong>s bras croisés au triomphe de sa cause. Le pape <strong>et</strong> l’empereur<br />

unirent <strong>le</strong>urs forces pour écraser <strong>le</strong> mouvement, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s armées de Sigismond se ruèrent sur la Bohême.<br />

Mais un libérateur parut. Ziska, chef des Bohémiens, qui fut frappé de cécité peu après l’ouverture des<br />

hostilités, était l’un des plus grands capitaines de son sièc<strong>le</strong>. Comptant sur l’assistance de Dieu <strong>et</strong> la

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