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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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à <strong>le</strong>ur guise. Le réformateur fut jugé <strong>et</strong> condamné à mort. Dans la crainte que <strong>le</strong> roi n’intervînt une fois<br />

encore, la sentence fut exécutée <strong>le</strong> jour même où el<strong>le</strong> fut prononcée. A midi sonné, il fut conduit au lieu<br />

de l’exécution. Une fou<strong>le</strong> immense se réunit pour assister à sa mort. Plusieurs constatèrent avec<br />

épouvante que la victime avait été choisie parmi <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong>s plus nob<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>s plus illustres de<br />

France. L’effroi, l’indignation, <strong>le</strong> mépris <strong>et</strong> la haine se lisaient sur bien des visages ; mais il y avait là un<br />

homme sur <strong>le</strong>s traits duquel ne planait aucune ombre. Les pensées du martyr étaient bien éloignées de<br />

c<strong>et</strong>te scène de tumulte ; il était pénétré du sentiment de la présence de Dieu. Il ne prenait garde ni à la<br />

grossière charr<strong>et</strong>te sur laquel<strong>le</strong> on l’avait hissé, ni aux visages rébarbatifs de ses tortionnaires, ni à la<br />

mort douloureuse vers laquel<strong>le</strong> il marchait. Celui qui était mort, <strong>et</strong> qui vit aux sièc<strong>le</strong>s des sièc<strong>le</strong>s, qui<br />

tient <strong>le</strong>s clés de la mort <strong>et</strong> du séjour des morts était à ses côtés. Le visage du prisonnier rayonnait de la<br />

lumière <strong>et</strong> de la paix du ciel. Revêtu de son plus beau costume — une robe de velours, des vêtements de<br />

satin <strong>et</strong> damas <strong>et</strong> des chausses d’or (Mer<strong>le</strong> d’Aubigné, Hist. de la Réformation au temps de Calvin, liv.<br />

II, chap. XVI, p. 60.) — il allait rendre témoignage de sa foi en présence du rois des rois <strong>et</strong> de l’univers,<br />

<strong>et</strong> rien ne devait démentir sa joie.<br />

Tandis que <strong>le</strong> cortège avançait <strong>le</strong>ntement dans <strong>le</strong>s rues encombrées, on était frappé du calme, de la paix,<br />

voire du joyeux triomphe que révélait toute l’attitude de ce nob<strong>le</strong>. " Vous eussiez dit, raconte Erasme<br />

d’après un témoin oculaire, qu’il était dans un temp<strong>le</strong> à méditer sur <strong>le</strong>s choses saintes. "<br />

Arrivé au bûcher, <strong>le</strong> martyr tenta de par<strong>le</strong>r à la fou<strong>le</strong>, mais <strong>le</strong>s moines, qui redoutaient son éloquence,<br />

couvrirent sa voix en poussant des cris, tandis que <strong>le</strong>s soldats faisaient entendre <strong>le</strong> cliqu<strong>et</strong>is de <strong>le</strong>urs<br />

armes. " Ainsi la Sorbonne de 1529, la plus haute autorité littéraire <strong>et</strong> ecclésiastique de France, avait<br />

donné à la commune de Paris de 1793 <strong>le</strong> lâche exemp<strong>le</strong> d’étouffer sur l’échafaud <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s sacrées des<br />

mourants. " (G. de Félice, ouv. cité, p. 34.)<br />

Louis de Berquin fut étranglé <strong>et</strong> son corps livré aux flammes. <strong>La</strong> nouvel<strong>le</strong> de sa mort eut un contrecoup<br />

douloureux chez <strong>le</strong>s amis de la Réforme dans toute la France. Mais son exemp<strong>le</strong> ne fut pas perdu. "<br />

Nous voulons, se disaient l’un à l’autre <strong>le</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s femmes de la Réforme, nous voulons al<strong>le</strong>r audevant<br />

de la mort d’un bon cœur, n’ayant en vue que la vie qui vient après el<strong>le</strong>. "<br />

Privés du droit de prêcher à Meaux, <strong>le</strong>s réformateurs se rendirent dans d’autres champs de travail.<br />

Lefèvre ne tarda pas à passer en Al<strong>le</strong>magne. Farel, rentré en Dauphiné, porta la Paro<strong>le</strong> de vie à Gap <strong>et</strong><br />

dans <strong>le</strong>s environs, où il avait passé son enfance. On y avait déjà appris ce qui se passait à Meaux, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />

vérités que <strong>le</strong> réformateur annonçait avec une grande hardiesse trouvèrent des auditeurs. Mais, bientôt,<br />

<strong>le</strong>s autorités s’émurent <strong>et</strong> <strong>le</strong> bannirent de la vil<strong>le</strong>. Ne pouvant plus travail<strong>le</strong>r publiquement, il parcourait<br />

<strong>le</strong>s plaines <strong>et</strong> <strong>le</strong>s villages, enseignant dans <strong>le</strong>s maisons particulières. " Et s’il y courait quelque danger,<br />

ces forêts, ces grottes, ces rochers escarpés qu’il avait si souvent parcourus dans sa jeunesse … lui<br />

offraient un asi<strong>le</strong>. " Dieu <strong>le</strong> préparait en vue de plus grandes épreuves. Les " croix, <strong>le</strong>s persécutions, <strong>le</strong>s<br />

machinations de <strong>Satan</strong> que l’on m’annonçait ne m’ont pas manqué, dit-il ; el<strong>le</strong>s sont même beaucoup<br />

plus fortes que de moi-même je n’eusse pu <strong>le</strong>s supporter ; mais Dieu est mon Père, il m’a fourni <strong>et</strong> me<br />

fournira toujours <strong>le</strong>s forces don’t j’ai besoin " .

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