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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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non pas qu’ils en eussent des remords sincères, mais uniquement en vertu de <strong>le</strong>urs indulgences. Luther la<br />

<strong>le</strong>ur refusa, <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur déclara tout n<strong>et</strong> que sans repentance <strong>et</strong> sans conversion, ils périraient dans <strong>le</strong>urs<br />

péchés. Très perp<strong>le</strong>xes, ces gens se hâtèrent de r<strong>et</strong>ourner vers T<strong>et</strong>zel pour l’informer qu’un moine<br />

augustin ne faisait aucun cas de ses <strong>le</strong>ttres de pardon. Quelques-uns même demandaient hardiment <strong>le</strong><br />

remboursement de <strong>le</strong>ur argent. A c<strong>et</strong>te nouvel<strong>le</strong>, T<strong>et</strong>zel rugit de colère, <strong>et</strong> se livra en chaire à de terrib<strong>le</strong>s<br />

imprécations. A plusieurs reprises, il fit allumer un feu sur la grande place, en déclarant qu’il avait reçu<br />

du pape l’ordre de brû<strong>le</strong>r tous <strong>le</strong>s hérétiques qui oseraient s’é<strong>le</strong>ver contre ses très saintes indulgences.<br />

Luther entra alors résolument dans la lice comme champion de la vérité. Montant en chaire, il fit<br />

entendre de so<strong>le</strong>nnels avertissements. M<strong>et</strong>tant en relief la nature odieuse du péché, il affirma qu’il est<br />

impossib<strong>le</strong> à l’homme, par ses propres efforts, d’atténuer sa culpabilité ou d’éluder <strong>le</strong> châtiment de Dieu.<br />

Seu<strong>le</strong>s la repentance <strong>et</strong> la foi en Jésus-<strong>Christ</strong> peuvent sauver <strong>le</strong> pécheur. <strong>La</strong> grâce, don gratuit de Dieu,<br />

ne s’obtenant pas à prix d’argent, Luther conseillait à ses auditeurs, non d’ach<strong>et</strong>er des indulgences, mais<br />

de compter avec foi sur un Sauveur crucifié. Relatant sa douloureuse recherche du salut par <strong>le</strong>s<br />

humiliations <strong>et</strong> <strong>le</strong>s pénitences, il <strong>le</strong>s assura qu’il n’avait trouvé paix <strong>et</strong> joie qu’en détachant ses regards<br />

de ses propes mérites pour <strong>le</strong>s porter sur Jésus-<strong>Christ</strong>.<br />

T<strong>et</strong>zel continuant son trafic, Luther résolut de protester énergiquement contre ces criants abus. Il en eut<br />

bientôt l’occasion. L’église du château de Wittenberg possédait plusieurs reliques qu’en certains jours de<br />

fête on exhibait aux yeux du peup<strong>le</strong>. Ces jours-là, une indulgence plénière était accordée à ceux qui,<br />

après avoir visité l’église, faisaient <strong>le</strong>ur confession. L’affluence à ces fêtes était considérab<strong>le</strong>. L’une des<br />

plus importantes, cel<strong>le</strong> de la Toussaint, approchait. Le jour précédent, Luther, en présence d’une fou<strong>le</strong> de<br />

fidè<strong>le</strong>s, afficha sur la porte de l’église un placard portant quatre-vingt-quinze thèses contre la doctrine<br />

des indulgences. Ces thèses, il se déclarait prêt à <strong>le</strong>s défendre, <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain, à l’université, contre toute<br />

personne qui croirait devoir <strong>le</strong>s attaquer.<br />

Ces propositions attirèrent l’attention généra<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s furent lues, relues <strong>et</strong> répétées dans toute la région.<br />

Une grande agitation régnait à l’université <strong>et</strong> dans toute la vil<strong>le</strong>. Ces thèses établissaient que <strong>le</strong> pouvoir<br />

de pardonner <strong>le</strong>s péchés <strong>et</strong> d’en rem<strong>et</strong>tre la peine n’avait jamais été confié ni au pape, ni à aucun<br />

homme. <strong>La</strong> vente des indulgences n’était qu’un moyen artificieux d’extorquer de l’argent, une<br />

exploitation de la crédulité publique, une ruse de <strong>Satan</strong> pour détruire <strong>le</strong>s âmes. Luther y déclarait en<br />

outre que 1’Evangi<strong>le</strong> du <strong>Christ</strong> est <strong>le</strong> trésor <strong>le</strong> plus précieux de l’Eglise, <strong>et</strong> que la grâce de Dieu qui s’y<br />

révè<strong>le</strong> est gratuitement accordée à quiconque la recherche par la conversion <strong>et</strong> la foi.<br />

Les thèses de Luther sollicitaient la contradiction. Mais personne n’osa re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> défi. Ses propositions<br />

firent en quelques jours <strong>le</strong> tour de l’Al<strong>le</strong>magne, <strong>et</strong> en quelques semaines, celui de la chrétienté. Un grand<br />

nombre de catholiques pieux, qui avaient p<strong>le</strong>uré sur <strong>le</strong>s maux de 1'Eglise sans entrevoir aucun moyen de<br />

<strong>le</strong>s guérir, lurent ces thèses avec une joie d’autant plus grande qu’ils y entendaient la voix de Dieu. Ils<br />

eurent l’impression que <strong>le</strong> Seigneur était fina<strong>le</strong>ment intervenu pour arrêter <strong>le</strong> flot montant de la<br />

corruption. Des princes <strong>et</strong> des magistrats se réjouirent secrètement de ce qu’un frein allait être mis à la<br />

puissance arrogante qui déniait au monde <strong>le</strong> droit d’en appe<strong>le</strong>r de ses décisions.

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