La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing
La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing
La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
imminentes qui <strong>le</strong> terrifiaient, <strong>et</strong> ce n’était point en vue de sa propre sécurité qu’il luttait avec Dieu ;<br />
c’était pour <strong>le</strong> triomphe de l’Evangi<strong>le</strong>. L’heure de la crise était arrivée, <strong>et</strong> il se sentait incapab<strong>le</strong> de<br />
l’affronter. Un acte de faib<strong>le</strong>sse de sa part eût pu comprom<strong>et</strong>tre la cause de la vérité. Les angoisses de<br />
son âme en c<strong>et</strong>te occasion peuvent être comparées à cel<strong>le</strong>s de Jacob au torrent de Jabok. Comme lui,<br />
Luther lutta avec Dieu <strong>et</strong> obtint la victoire. Conscient de son impuissance, cramponné à Jésus, son<br />
puissant Libérateur, il fut fortifié par l’assurance qu’il ne paraîtrait point seul devant l’assemblée. <strong>La</strong><br />
paix rentra dans son âme, <strong>et</strong> il se réjouit qu’il lui fût permis d’é<strong>le</strong>ver la Paro<strong>le</strong> de Dieu devant <strong>le</strong>s chefs<br />
de la nation.<br />
Les regards fixés sur Dieu, Luther se prépara à la lutte. Il fit <strong>le</strong> plan de sa réponse, relut quelques<br />
passages de ses ouvrages <strong>et</strong> tira des Ecritures des preuves propres à soutenir ses positions. Puis, posant<br />
sa main gauche sur <strong>le</strong> Livre sacré ouvert sur la tab<strong>le</strong>, <strong>et</strong> <strong>le</strong>vant la main droite au ciel, il " jura de<br />
demeurer fidè<strong>le</strong> à l’Evangi<strong>le</strong> <strong>et</strong> de confesser ouvertement sa foi, dût-il scel<strong>le</strong>r c<strong>et</strong>te confession de son<br />
sang ".<br />
Quand il comparut à nouveau devant la diète, son visage ne portait aucune trace de crainte ou de<br />
timidité. Témoin de Dieu devant <strong>le</strong>s grands de la terre, il respirait <strong>le</strong> calme, la paix <strong>et</strong> une nob<strong>le</strong><br />
bravoure. Son discours, en réponse à l’officier impérial qui lui demandait sa décision, fut courtois <strong>et</strong><br />
respectueux ; sa voix claire était contenue <strong>et</strong> sans éclats ; toute sa personne manifestait une confiance <strong>et</strong><br />
une joie qui surprirent l’assemblée. Il parla en ces termes :<br />
" Sérénissime Empereur ! illustres princes, gracieux seigneurs ! … Comparaissant aujourd’hui devant<br />
vous, par la miséricorde de Dieu, selon l’ordre qui m’en fut donné hier, je conjure votre Majesté <strong>et</strong> vos<br />
augustes Altesses d’écouter avec bonté la défense d’une cause qui, j’en ai l’assurance, est juste <strong>et</strong> bonne.<br />
Si, par ignorance, je manquais aux usages <strong>et</strong> aux bienséances des cours, je vous prie de me pardonner,<br />
car j’ai été é<strong>le</strong>vé dans l’obscurité d’un cloître, <strong>et</strong> non dans <strong>le</strong>s palais des rois. "<br />
Entrant ensuite dans son suj<strong>et</strong>, Luther déclara que ses livres n’étaient pas tous de la même nature. Dans<br />
<strong>le</strong>s uns, il parlait de la foi <strong>et</strong> des bonnes œuvres ; ses ennemis eux-mêmes <strong>le</strong>s considéraient non<br />
seu<strong>le</strong>ment comme inoffensifs, mais comme uti<strong>le</strong>s. Les rétracter, c’eût été renier des vérités que tous<br />
adm<strong>et</strong>taient. Une seconde catégorie était composée de livres condamnant la corruption <strong>et</strong> <strong>le</strong>s abus de la<br />
papauté. Les rej<strong>et</strong>er, c’eût été fortifier la tyrannie de Rome <strong>et</strong> ouvrir la porte à de grandes <strong>et</strong> nombreuses<br />
impiétés. <strong>La</strong> troisième catégorie attaquait des individus qui soutenaient <strong>le</strong>s abus existants. Pour ceux-ci,<br />
il confessa volontiers avoir été plus vio<strong>le</strong>nt qu’il ne convenait. Mais, sans avoir la prétention d’être<br />
parfait, il ne pouvait pas non plus rétracter ces derniers ouvrages, parce que, ce faisant, il encouragerait<br />
<strong>le</strong>s ennemis de la vérité, qui profiteraient de c<strong>et</strong>te occasion pour écraser <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> de Dieu avec plus de<br />
cruauté encore.<br />
" Cependant, ajouta-t-il, je suis un simp<strong>le</strong> homme, <strong>et</strong> non pas Dieu ; je me défendrai donc comme l’a fait<br />
Jésus-<strong>Christ</strong> : Si j’ai mal parlé, faites connaître ce que j’ai dit de mal. … Je vous conjure donc, par <strong>le</strong>s<br />
miséricordes de Dieu, sérénissime empereur, <strong>et</strong> vous, très illustres princes, <strong>et</strong> tout autre homme, qu’il<br />
soit de haut ou de bas étage, de me prouver par <strong>le</strong>s écrits des prophètes <strong>et</strong> des apôtres que je me suis