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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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Dans une autre <strong>le</strong>ttre, adressée à un prêtre qui était devenu un discip<strong>le</strong> de l’Evangi<strong>le</strong>, Hus par<strong>le</strong> avec une<br />

profonde humilité de ses faib<strong>le</strong>sses ; il s’accuse d’avoir pris plaisir à porter de riches vêtements <strong>et</strong><br />

d’avoir gaspillé des heures à des occupations frivo<strong>le</strong>s. Puis il ajoute c<strong>et</strong>te touchante exhortation :<br />

" Que la gloire de Dieu <strong>et</strong> <strong>le</strong> salut des âmes occupent seuls ton esprit, <strong>et</strong> non la possession de bénéfices <strong>et</strong><br />

d’héritages. … Prends garde à ne point orner ta maison plus que ton âme ; <strong>et</strong> donne surtout tes soins à<br />

l’édifice spirituel. Sois pieux <strong>et</strong> humb<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s pauvres, <strong>et</strong> ne dépense pas ton bien en festins. Si tu<br />

n’amendes ta vie <strong>et</strong> ne t’abstiens de vêtements somptueux <strong>et</strong> de superfluités, je crains que tu ne sois<br />

gravement châtié comme je <strong>le</strong> suis moi-même. … Tu as connu mes prédications <strong>et</strong> mes exhortations dès<br />

ton enfance ; il est donc inuti<strong>le</strong> que je t’écrive davantage ; mais je te conjure, par la miséricorde de notre<br />

Seigneur, de ne me suivre dans aucune des vanités où tu m’as vu tomber. " Il ajoutait sur l’enveloppe : "<br />

Je te conjure, ami, de ne point rompre ce cach<strong>et</strong> avant d’avoir acquis la certitude de ma mort. " (E. de<br />

Bonnechose, ouv. cité, vol. I.)<br />

Pendant toute la durée de son voyage, Hus eut la preuve que sa doctrine était connue au loin <strong>et</strong> il put<br />

constater la faveur dont sa cause était l’obj<strong>et</strong>. Le peup<strong>le</strong> accourait au-devant de lui ; dans quelques vil<strong>le</strong>s,<br />

il était escorté par <strong>le</strong>s magistrats.<br />

Arrivé à Constance, il jouit d’abord d’une entière liberté. Le pape ajouta au sauf-conduit de l’empereur<br />

une assurance personnel<strong>le</strong> de sa protection. Mais peu apres, au mépris de ces nombreuses <strong>et</strong> so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>s<br />

déclarations, par ordre du pape <strong>et</strong> des cardinaux, <strong>le</strong> réformateur fut arrêté <strong>et</strong> j<strong>et</strong>é dans une prison infecte,<br />

<strong>et</strong> plus tard transféré dans un château fort au bord du Rhin. Ne tirant pas grand profit de sa perfidie, <strong>le</strong><br />

pape se vit à son tour interné dans <strong>le</strong> même château.(Id., p. 300.) Convaincu, devant <strong>le</strong> conci<strong>le</strong>, des<br />

crimes <strong>le</strong>s plus odieux, entre autres de meurtre, de simonie, d’adultère, " <strong>et</strong> de péchés que la décence ne<br />

perm<strong>et</strong> pas de mentionner " (tel<strong>le</strong> est la déclaration du conci<strong>le</strong>), Jean XXIII fut privé de la tiare. Les<br />

antipapes furent éga<strong>le</strong>ment déposés, <strong>et</strong> un nouveau pontife fut choisi.<br />

Le même conci<strong>le</strong>, tout en réclamant une réforme <strong>et</strong> en déposant <strong>le</strong> pape pour des crimes, plus énormes<br />

que ceux dont Hus accusait <strong>le</strong>s prêtres, voulut aussi en finir avec <strong>le</strong> réformateur. L’incarcération de Hus<br />

avait provoqué une grande indignation en Bohême. De puissants seigneurs adressèrent au conci<strong>le</strong> une<br />

protestation véhémente contre c<strong>et</strong> affront. L’empereur, qui répugnait à la violation d’un sauf-conduit,<br />

s’opposait aux machinations des ennemis du réformateur. Acharnés <strong>et</strong> résolus, ceux-ci firent appel aux<br />

préjugés de Sigismond <strong>et</strong> à son zè<strong>le</strong> pour 1’Eglise. Ils établirent, par de longs arguments, qu’on " n’était<br />

pas tenu, malgré <strong>le</strong>s sauf-conduits des empereurs <strong>et</strong> des rois, de garder la foi aux hérétiques, ni aux<br />

personnes suspectes d’hérésie " (L’enfant, Histoire du Conci<strong>le</strong> de Constance, vol. I.), <strong>et</strong> ils finirent par<br />

l’emporter.<br />

Affaibli par la maladie, par sa longue réclusion, par l’air humide <strong>et</strong> infect de son cachot <strong>et</strong> par une fièvre<br />

qui faillit m<strong>et</strong>tre un terme à ses jours, Hus fut enfin appelé à comparaître devant <strong>le</strong> conci<strong>le</strong>. Chargé de<br />

chaînes, il parut devant l’empereur qui avait pris, sur son honneur <strong>et</strong> sa bonne foi, l’engagement de <strong>le</strong><br />

protéger. Au cours d’un long interrogatoire, <strong>le</strong> réformateur soutint fermement la vérité. En présence des<br />

dignitaires réunis de 1’Eglise <strong>et</strong> de l’Empire, il fit entendre une protestation so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong> contre <strong>le</strong>s

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