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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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Pour toute réponse, <strong>le</strong> légat répétait : " Rétracte, rétracte ! " Le réformateur eut beau déclarer que ses<br />

propositions étaient fondées sur <strong>le</strong>s Ecritures, <strong>et</strong> qu’il ne pouvait renoncer à la vérité, <strong>le</strong> légat, incapab<strong>le</strong><br />

de réfuter ses arguments, se mit à l’accab<strong>le</strong>r d’un flot de paro<strong>le</strong>s où s’entremêlaient <strong>le</strong>s accusations, <strong>le</strong>s<br />

concessions, <strong>le</strong>s flatteries, <strong>le</strong>s appels à la tradition des pères, sans laisser au réformateur <strong>le</strong> temps de lui<br />

répondre. Convaincu que des entr<strong>et</strong>iens de ce genre n’aboutiraient à rien, Luther obtint enfin, mais non<br />

sans peine, de présenter sa réponse par écrit.<br />

" Je voyais, écrivait-il à un ami, que <strong>le</strong> moyen <strong>le</strong> plus sage était de lui répondre par écrit ; car une<br />

réponse écrite laisse au moins aux opprimés un doub<strong>le</strong> avantage : d’abord, de pouvoir soum<strong>et</strong>tre <strong>le</strong>ur cas<br />

à des tiers <strong>et</strong> deuxièmement, la ressource d’intimider un despote verbeux <strong>et</strong> sans conscience, qui,<br />

autrement, l’emporterait par son langage impérieux . " (Martyn, The life and times of Luther, p. 271,<br />

272. Cf. Félix Kuhn, Luther sa vie <strong>et</strong> son œuvre, tome I, p. 301, Paris 1883.)<br />

A l’entrevue suivante, Luther donna de ses enseignements un exposé clair, concis <strong>et</strong> convaincant,<br />

appuyant chacune de ses propositions par des citations des saintes Ecritures. Après avoir donné, à haute<br />

<strong>et</strong> intelligib<strong>le</strong> voix, <strong>le</strong>cture de son travail, il <strong>le</strong> passa au cardinal qui <strong>le</strong> mit de côté avec mépris, déclarant<br />

qu’il ne contenait qu’une masse de paro<strong>le</strong>s vaines <strong>et</strong> de citations intempestives. Exacerbé, Luther prit<br />

alors l’offensive, <strong>et</strong>, se plaçant sur <strong>le</strong> terrain de son adversaire : la tradition <strong>et</strong> <strong>le</strong>s enseignements de<br />

l’Eglise, il réfuta victorieusement toutes ses affirmations.<br />

Lorsque <strong>le</strong> prélat vit que <strong>le</strong> raisonnement de Luther était sans réplique, il perdit patience <strong>et</strong> recommença<br />

à crier : " Rétracte ! Rétracte ! ou si tu ne <strong>le</strong> fais, je t’envoie à Rome pour y comparaître devant <strong>le</strong>s juges<br />

qui ont été chargés de prendre connaissance de ta cause. Je t’excommunierai, toi, tous tes partisans, tous<br />

ceux qui te sont ou te deviendront favorab<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> je <strong>le</strong>s j<strong>et</strong>terai hors de 1’Eglise. " Il termina d’un ton<br />

hautain <strong>et</strong> irrité : " Rétracte-toi, ou ne reparais plus devant moi ! "<br />

Le réformateur se r<strong>et</strong>ira aussitôt, suivi de ses amis, signifiant ainsi à son adversaire qu’il ne fallait<br />

attendre aucune rétractation de sa part. Ce n’était pas ce que <strong>le</strong> cardinal avait espéré. Il s’était bercé de<br />

l’illusion qu’il aurait raison de Luther par l’intimidation. Demeuré seul avec ses partisans, il <strong>le</strong>s regardait<br />

successivement, tout confus d’un échec aussi comp<strong>le</strong>t qu’imprévu.<br />

C<strong>et</strong>te rencontre ne demeura pas stéri<strong>le</strong>. L’assemblée avait eu l’occasion de comparer <strong>le</strong>s deux hommes <strong>et</strong><br />

de juger, par el<strong>le</strong>-même, de l’esprit qui <strong>le</strong>s animait, aussi bien que de la force de <strong>le</strong>urs positions. Le<br />

contraste était frappant entre <strong>le</strong> réformateur, simp<strong>le</strong>, humb<strong>le</strong>, ferme, fort de la force de Dieu, ayant la<br />

vérité de son côté <strong>et</strong> <strong>le</strong> représentant du pape, p<strong>le</strong>in de lui-même, impérieux, hautain, déraisonnab<strong>le</strong>, qui,<br />

incapab<strong>le</strong> de lui opposer des arguments scripturaires, ne savait que lui crier avec véhémence : " Rétract<strong>et</strong>oi,<br />

sinon je t’enverrai à Rome pour y subir ton châtiment ! "<br />

Sans tenir compte du sauf-conduit de l’empereur, ses ennemis se préparaient à se saisir de lui pour <strong>le</strong><br />

j<strong>et</strong>er en prison. D’autre part, ses amis lui représentaient que sa présence à Augsbourg étant désormais<br />

inuti<strong>le</strong>, il devait rentrer à Wittenberg sans délai, avec <strong>le</strong>s plus grandes précautions <strong>et</strong> dans <strong>le</strong> plus grand<br />

secr<strong>et</strong>. Au p<strong>et</strong>it jour, à cheval, accompagné seu<strong>le</strong>ment d’un guide qui lui fut fourni par <strong>le</strong> magistrat,

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