26.06.2013 Views

La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

En vue de remédier aux maux qui désolaient l’Europe, l’empereur Sigismond demanda a l’un des trois<br />

papes rivaux de convoquer un conci<strong>le</strong> général à Constance. Jean XXIII (Jean XXIII – Balthazar Cossa,<br />

1360-1419) était loin de voir d’un bon œil la réunion de ce conci<strong>le</strong>. En eff<strong>et</strong>, il redoutait l’examen de sa<br />

vie intime <strong>et</strong> de sa politique, même devant ces hommes aux mœurs relâchées qu’étaient <strong>le</strong>s<br />

ecclésiastiques de l’époque. Il n’osa pas, toutefois, s’opposer à la volonté de l’empereur (voir appendice<br />

(a16)).<br />

Les deux grands obj<strong>et</strong>s du conci<strong>le</strong> étaient de m<strong>et</strong>tre un terme au schisme de l’Eglise <strong>et</strong> d’extirper<br />

l’hérésie. En conséquence, <strong>le</strong>s deux antipapes, aussi bien que <strong>le</strong> principal propagateur des idées<br />

nouvel<strong>le</strong>s, Jean Hus, furent sommés de comparaître devant l’assemblée. Les deux premiers, craignant<br />

pour <strong>le</strong>ur sécurité, s’y firent représenter par des délégués. Jean XXIII, qui avait convoqué <strong>le</strong> conci<strong>le</strong>, ne<br />

vint à Constance qu’avec de vives appréhensions. Il soupçonnait l’empereur de nourrir secrètement <strong>le</strong><br />

proj<strong>et</strong> de <strong>le</strong> faire déposer, <strong>et</strong> redoutait fort d’être appelé à répondre des vices qui avaient déshonoré sa<br />

tiare, aussi bien que des crimes qui lui en avaient assuré la possession. Il fit néanmoins son entrée à<br />

Constance en grande pompe, escorté des membres du haut c<strong>le</strong>rgé <strong>et</strong> d’une suite de courtisans. Sa tête<br />

était protégée par un baldaquin doré soutenu par quatre notab<strong>le</strong>s. On portait l’hostie devant lui. L’éclat<br />

du cortège était rehaussé par <strong>le</strong>s riches costumes des cardinaux <strong>et</strong> de la nob<strong>le</strong>sse. Le c<strong>le</strong>rgé <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />

magistrats de la vil<strong>le</strong> allèrent à la rencontre du pape pour lui souhaiter la bienvenue.<br />

Un autre voyageur approchait en même temps de Constance. C’était Hus. Conscient des dangers qui <strong>le</strong><br />

menaçaient, il avait dit à ses amis un dernier adieu, <strong>et</strong> s’était mis en route, convaincu qu’il se dirigeait<br />

vers <strong>le</strong> bûcher. Bien qu’il eût obtenu un sauf-conduit du roi de Bohême <strong>et</strong> en eût reçu un autre, en cours<br />

de route, de l’empereur Sigismond, il avait pris toutes ses dispositions en vue de sa mort probab<strong>le</strong>.<br />

Dans une <strong>le</strong>ttre à ses amis de Prague, il écrivait :<br />

" Mes frères... je pars ; muni d’un sauf-conduit du roi, je vais au-devant de nombreux <strong>et</strong> mortels<br />

ennemis. … Je me confie entièrement au Dieu tout-puissant <strong>et</strong> en mon Sauveur ; j’espère qu’il exaucera<br />

vos ardentes prières ; qu’il m<strong>et</strong>tra la prudence <strong>et</strong> la sagesse en ma bouche, <strong>et</strong> qu’il m’accordera son Saint-<br />

Esprit pour me fortifier dans sa vérité, de sorte que j’affronte avec courage <strong>le</strong>s tentations, la prison <strong>et</strong>, si<br />

c’est nécessaire, une mort cruel<strong>le</strong>. Jésus-<strong>Christ</strong> a souffert pour ses bien-aimés, nous laissant son<br />

exemp<strong>le</strong>, afin que nous endurions patiemment nous-mêmes toutes choses pour notre propre salut. Il est<br />

Dieu, <strong>et</strong> nous sommes ses créatures ; il est <strong>le</strong> Seigneur, <strong>et</strong> nous sommes ses serviteurs ; il est <strong>le</strong> Maître du<br />

monde, <strong>et</strong> nous sommes de chétifs mortels ; — cependant il a souffert : pourquoi ne souffririons-nous<br />

pas, surtout lorsque la souffrance est pour nous un moyen de purification ?... Ainsi donc, mes bienaimés,<br />

si ma mort doit contribuer à sa glorification, priez pour qu’el<strong>le</strong> vienne promptement <strong>et</strong> pour que<br />

Dieu m’accorde de supporter tous mes malheurs avec patience. Mais s’il est préférab<strong>le</strong> que je revienne<br />

au milieu de vous, demandons à Dieu que je reparte sans tache de ce conci<strong>le</strong>, c’est-à-dire sans avoir rien<br />

r<strong>et</strong>ranché de la vérité de l’Evangi<strong>le</strong>, afin de laisser à mes frères un bel exemp<strong>le</strong> à suivre. Peut-être ne<br />

reverrez-vous plus mon visage à Prague ; mais si la volonté du Dieu tout-puissant daigne me rendre à<br />

vous, avançons alors d’un cœur plus ferme dans la connaissance <strong>et</strong> dans l’amour de sa Loi. " (E. de<br />

Bonnechose, ouv. cité, vol. 1.)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!