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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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" Les reliques passées, venaient un grand nombre de cardinaux, archevêques, évêques, abbés chapés <strong>et</strong><br />

mitrés. Puis, sous un dais magnifique, dont <strong>le</strong>s quatre bâtons étaient tenus par <strong>le</strong>s trois fils du roi <strong>et</strong> <strong>le</strong><br />

duc de Vendôme, premier prince du sang, se trouvait l’hostie portée par l’évêque de Paris. … Alors<br />

paraissait enfin François Ier, sans faste, à pied, tête nue, une torche ardente à la main, comme un pénitent<br />

chargé d’expier <strong>le</strong>s sacrilèges de son peup<strong>le</strong>. A chaque reposoir, il rem<strong>et</strong>tait sa torche au cardinal de<br />

Lorraine, joignait <strong>le</strong>s mains <strong>et</strong> se prosternait, s’humiliant, non pour ses adultères, ses mensonges ou ses<br />

faux serments, il n’y pensait pas, mais pour l’audace de ceux qui ne voulaient pas la messe. Il était suivi<br />

de la reine, des princes <strong>et</strong> princesses, des ambassadeurs étrangers, de toute la cour, du chancelier de<br />

France, du Conseil, du Par<strong>le</strong>ment en robes écarlates, de l’Université, des autres compagnies de sa garde.<br />

Tous marchaient deux à deux, „donnant toutes <strong>le</strong>s marques d’une piété extraordinaire" , chacun, dans un<br />

profond si<strong>le</strong>nce, tenant son flambeau allumé. Des chants spirituels <strong>et</strong> des airs funèbres interrompaient<br />

seuls, de temps en temps, <strong>le</strong> calme de c<strong>et</strong>te morne <strong>et</strong> <strong>le</strong>nte procession. " (Mer<strong>le</strong> d’Aubigné, Hist. de la<br />

Réformation au temps de Calvin, liv. IV, chap. XI, p. 169, 170.)<br />

Au programme figurait un discours du roi devant <strong>le</strong>s dignitaires de l’Etat, dans la grande sal<strong>le</strong> de<br />

l’archevêché. L’air désolé, <strong>le</strong> monarque prit la paro<strong>le</strong> : " O crime ! dit-il, ô blasphème ! ô jour de dou<strong>le</strong>ur<br />

<strong>et</strong> d’opprobre ! pourquoi a-t-il fallu que vous ayez lui sur nous ? … " (Id., p. 175) Il invita tous ses<br />

fidè<strong>le</strong>s suj<strong>et</strong>s à <strong>le</strong> seconder dans ses efforts en vue d’extirper l’hérésie pesti<strong>le</strong>ntiel<strong>le</strong> qui menaçait la<br />

France. " Aussi vrai, Messieurs, continua-t-il, que je suis votre roi, si je savais l’un de mes propres<br />

membres maculé, infecté de c<strong>et</strong>te détestab<strong>le</strong> pourriture, je vous <strong>le</strong> donnerais à couper. … Bien plus, si<br />

j’apercevais un de mes enfants entaché, je ne l’épargnerais pas. … Je <strong>le</strong> voudrais bail<strong>le</strong>r moi-même <strong>et</strong> je<br />

<strong>le</strong> sacrifierais à Dieu. " (Id., p. 176, 177.) 1l s’arrêta suffoqué par <strong>le</strong>s larmes, <strong>et</strong> toute l’assemblée s’écria<br />

au milieu des sanglots : " Nous voulons vivre <strong>et</strong> mourir pour la religion catholique. "<br />

Une nuit sombre était descendue sur une nation qui avait rej<strong>et</strong>é la vérité. " <strong>La</strong> grâce e Dieu, source de<br />

salut pour tous <strong>le</strong>s hommes " , avait été manifestée ; mais après en avoir contemplé la puissance <strong>et</strong> la<br />

saint<strong>et</strong>é, après que des milliers de ses enfants eurent été attirés par sa divine beauté, après que ses vil<strong>le</strong>s<br />

<strong>et</strong> ses hameaux eurent été illuminés de son éclat, la France s’en était détournée <strong>et</strong> avait préféré <strong>le</strong>s<br />

ténèbres à la lumiere. Repoussant <strong>le</strong> don divin qui lui était offert, el<strong>le</strong> avait appelé <strong>le</strong> mal bien <strong>et</strong> <strong>le</strong> bien<br />

mal, <strong>et</strong> el<strong>le</strong> était devenue la victime de son égarement volontaire. El<strong>le</strong> avait beau croire maintenant<br />

rendre service à Dieu en persécutant son peup<strong>le</strong>, sa sincérité n’atténuait point sa culpabilité. El<strong>le</strong> avait<br />

volontairement rej<strong>et</strong>é la lumière qui l’eût empêchée de se laisser <strong>le</strong>urrer <strong>et</strong> de se baigner dans <strong>le</strong> sang<br />

innocent.<br />

" Après avoir déployé son éloquence, <strong>le</strong> roi allait déployer sa cruauté. A Notre-Dame, où, moins de trois<br />

sièc<strong>le</strong>s plus tard, une nation oublieuse du Dieu vivant allait introniser la déesse „Raison" , on jura<br />

so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment l’extirpation de l’hérésie. „François Ier, toujours extrême, dit un historien très<br />

catholique, ne dédaigna pas de souil<strong>le</strong>r ses yeux d’un spectac<strong>le</strong> p<strong>le</strong>in de barbarie <strong>et</strong> d’horreur." Sur la<br />

route de Sainte-Geneviève au Louvre, deux bûchers avaient été dressés, l’un à la Croix du Tirouer, rue<br />

Saint-Honoré, <strong>et</strong> l’autre aux Hal<strong>le</strong>s. Quelques-uns des hommes <strong>le</strong>s plus excel<strong>le</strong>nts que renfermât la<br />

France allaient être brûlés, après d’affreux tourments. Le roi, sa famil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s <strong>et</strong> tout <strong>le</strong> cortège,<br />

s’étant mis en marche, firent d’abord halte à la Croix du Tirouer. Le cruel lieutenant Morin fit avancer

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