La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing
La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing
La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
vivant dans quelque cachot souterrain, ils l’expulsèrent du couvent. Et comme un récent édit royal<br />
accordait protection aux prédicateurs de la nouvel<strong>le</strong> doctrine, Tausen se mit à prêcher. Les églises lui<br />
furent ouvertes ainsi qu’à d’autres, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s fou<strong>le</strong>s accoururent pour entendre la Paro<strong>le</strong> de Dieu. Le<br />
Nouveau Testament, traduit en danois, était largement répandu. Les efforts des papistes en vue d’enrayer<br />
l’œuvre de Dieu ne firent qu’en accélérer <strong>le</strong>s progrès, <strong>et</strong> <strong>le</strong> Danemark ne tarda pas à accepter la foi<br />
réformée.<br />
En Suède, des jeunes gens qui s’étaient aussi désaltérés à la source de Wittenberg, portèrent l’eau vive à<br />
<strong>le</strong>urs concitoyens. Deux des promoteurs de la Réforme suédoise, Olaf <strong>et</strong> <strong>La</strong>urentius P<strong>et</strong>ri, fils d’un<br />
forgeron d’Orebro, avaient étudié sous Luther <strong>et</strong> Mélanchthon <strong>et</strong> s’étaient empressés de communiquer ce<br />
qu’ils avaient appris. Comme <strong>le</strong> grand réformateur al<strong>le</strong>mand, Olaf secouait la torpeur du peup<strong>le</strong> par son<br />
zè<strong>le</strong> <strong>et</strong> son éloquence, tandis que <strong>La</strong>urentius, semblab<strong>le</strong> à Mélanchthon, <strong>le</strong> secondait par <strong>le</strong> calme<br />
réfléchi du savant. L’un <strong>et</strong> l’autre étaient animés d’une ardente piété, versés dans la théologie <strong>et</strong> doués<br />
d’un courage inébranlab<strong>le</strong>. L’opposition ne <strong>le</strong>ur fit pas défaut. Les prêtres sou<strong>le</strong>vèrent contre eux une<br />
populace ignorante <strong>et</strong> superstitieuse. Olaf P<strong>et</strong>ri fut souvent assailli par la fou<strong>le</strong> <strong>et</strong> sa vie fut maintes fois<br />
en danger. En revanche, ces réformateurs jouissaient des faveurs <strong>et</strong> de la protection du roi.<br />
Sous la domination de l’Eglise romaine, <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> croupissait dans la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> gémissait sous<br />
l’oppression. Privé des saintes Ecritures, attaché à une religion consistantuniquement en rites <strong>et</strong> en<br />
cérémonies dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s l’esprit ne trouvait aucun aliment, il r<strong>et</strong>ournait aux croyances superstitieuses<br />
<strong>et</strong> aux pratiques de ses ancêtres idolatres.<strong>La</strong> nation était divisée en partis hosti<strong>le</strong>s dont <strong>le</strong>s luttes<br />
perpétuel<strong>le</strong>s augmentaient la misère généra<strong>le</strong>. Décidé à opérer une réforme dans l’Eglise <strong>et</strong> dans l’Etat,<br />
<strong>le</strong> roi accueillit avec empressement <strong>le</strong> concours des deux frères dans sa guerre contre Rome.<br />
En présence du monarque <strong>et</strong> des hommes <strong>le</strong>s plus éminents de la Suède, Olaf P<strong>et</strong>ri défendit la foi<br />
réformée contre <strong>le</strong>s champions de Rome. Il affirma que <strong>le</strong>s enseignements des Pères ne doivent être<br />
reçus que s’ils concordent avec <strong>le</strong>s saintes Ecritures, <strong>et</strong> déclara que <strong>le</strong>s doctrines essentiel<strong>le</strong>s de la foi<br />
sont enseignées dans la Bib<strong>le</strong> d’une façon si simp<strong>le</strong> <strong>et</strong> si claire que tous peuvent <strong>le</strong>s comprendre. Il<br />
ajouta: " Jésus-<strong>Christ</strong> a dit : ,,Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé" (Jean 7 :<br />
16.) ; <strong>et</strong> saint Paul a déclaré que s’il prêchait un autre Evangi<strong>le</strong> que celui qu’il avait recu, il serait<br />
anathème. (Galates 1 : 8.) Qui donc, demandait <strong>le</strong> réformateur, oserait prétendre établir des dogmes<br />
nouveaux <strong>et</strong> <strong>le</strong>s imposer comme condition de salut ? " Et il prouvait que <strong>le</strong>s décr<strong>et</strong>s de l’Eglise sont sans<br />
autorité dès qu’ils s’opposent à la Paro<strong>le</strong> de Dieu, dont décou<strong>le</strong> <strong>le</strong> grand principe protestant d’après<br />
<strong>le</strong>quel " <strong>le</strong>s Ecritures, <strong>et</strong> el<strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s " , constituent la règ<strong>le</strong> suffisante de la foi <strong>et</strong> de la vie.<br />
Bien qu’il se soit déroulé sur une scène relativement restreinte, ce conflit montre de quels hommes était<br />
formée l’armée des réformateurs. " Ce n’était pas d’ignorants sectaires, ni de bruyants controversistes.<br />
Loin de là : c’étaient des hommes qui avaient étudié la Paro<strong>le</strong> de Dieu, <strong>et</strong> qui savaient manier <strong>le</strong>s armes<br />
qu’ils tiraient de l’arsenal des Ecritures. Sous <strong>le</strong> rapport de l’érudition, ils devançaient <strong>le</strong>ur sièc<strong>le</strong>. Ceux<br />
qui considérèrent seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s centres brillants de Wittenberg <strong>et</strong> de Zurich, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s noms illustres de<br />
Luther, de Mélanchthon, de Zwing<strong>le</strong> <strong>et</strong> d’ Œcolampade, nous disent volontiers que ces hommes, <strong>le</strong>s<br />
chefs du mouvement, possédaient sans doute de rares facultés <strong>et</strong> des connaissances extraordinaires, mais<br />
que <strong>le</strong>urs lieutenants ne <strong>le</strong>ur ressemblaient guère. Pourtant, si nous nous tournons vers <strong>le</strong> théâtre obscur