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La Grande Polémique Entre le Christ et Satan - WebRing

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Luther quitta Augsbourg. Hanté par de sombres pressentiments, il cheminait en si<strong>le</strong>nce <strong>le</strong> long des rues<br />

obscures <strong>et</strong> si<strong>le</strong>ncieuses de la vil<strong>le</strong>. Des ennemis vigilants <strong>et</strong> cruels conspiraient sa perte. Echapperait-il<br />

aux pièges tendus sous ses pas ? Ce furent des minutes d’anxiété, mais, aussi de ferventes prières.<br />

Arrivés près des murail<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s fugitifs virent une porte s’ouvrir devant eux. Ils passèrent sans encombre<br />

<strong>et</strong> pressèrent alors <strong>le</strong>urs montures. Avant que <strong>le</strong> légat eût connaissance de la fuite de Luther, celui-ci se<br />

trouvait hors d’atteinte. Les proj<strong>et</strong>s de <strong>Satan</strong> <strong>et</strong> de ses émissaires étaient déjoués. L’homme qu’ils<br />

croyaient en <strong>le</strong>ur pouvoir s’était évadé : l’oiseau avait échappé au piège de l’oise<strong>le</strong>ur. A c<strong>et</strong>te nouvel<strong>le</strong>,<br />

<strong>le</strong> légat fut consterné. Il avait compté sur de grands honneurs en r<strong>et</strong>our de la sagesse <strong>et</strong> de la ferm<strong>et</strong>é<br />

dont il pensait avoir fait preuve à l’égard de ce contempteur de 1’Eglise. Or, ses espérances étaient<br />

frustrées. Il donna libre cours à sa rage dans une <strong>le</strong>ttre à l’é<strong>le</strong>cteur de Saxe, où il accusait amèrement <strong>le</strong><br />

réformateur <strong>et</strong> exigeait que Frédéric envoyât celui-ci à Rome ou l’expulsât de la Saxe.<br />

L’é<strong>le</strong>cteur ne possédait alors qu’une connaissance bien superficiel<strong>le</strong> de la doctrine réformée ; mais il<br />

était impressionné par la loyauté, la force <strong>et</strong> la clarté des paro<strong>le</strong>s de Luther. Aussi Frédéric résolut-il de<br />

protéger <strong>le</strong> réformateur tant qu’il n’aurait pas été convaincu d’erreur. Dans sa défense, Luther avait en<br />

eff<strong>et</strong> demandé que <strong>le</strong> légat ou <strong>le</strong> pape lui démontrât ses erreurs par <strong>le</strong>s Ecritures, s’engageant<br />

so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment à renoncer à sa doctrine si el<strong>le</strong> était en conflit avec la Paro<strong>le</strong> de Dieu. L’é<strong>le</strong>cteur écrivit<br />

donc au légat : " Puisque <strong>le</strong> docteur Martin a comparu devant vous à Augsbourg, vous devez être<br />

satisfait. Nous ne nous étions pas attendus que, sans l’avoir convaincu, vous prétendiez <strong>le</strong> contraindre à<br />

se rétracter. Aucun des savants qui se trouvent dans nos principautés ne nous a dit que la doctrine de<br />

Martin fût impie, antichrétienne <strong>et</strong> hérétique. " Le prince refusa en outre d’envoyer Luther à Rome ou de<br />

<strong>le</strong> chasser de ses Etats.<br />

L’é<strong>le</strong>cteur constatait d’ail<strong>le</strong>urs que l’affaissement général de la moralité dans la société exigeait une<br />

grande œuvre de réforme. Il comprenait que toute l’organisation civi<strong>le</strong> compliquée <strong>et</strong> onéreuse destinée<br />

à restreindre <strong>et</strong> à punir <strong>le</strong> crime deviendrait inuti<strong>le</strong> si chacun reconnaissait <strong>le</strong>s droits de Dieu <strong>et</strong> suivait<br />

<strong>le</strong>s directions d’une conscience éclairée. Il voyait que <strong>le</strong>s travaux de Luther visaient à cela, <strong>et</strong> il<br />

éprouvait une joie secrète à la pensée qu’une influence meil<strong>le</strong>ure commençait à se faire sentir dans<br />

1’Eglise.<br />

L’é<strong>le</strong>cteur constatait en outre <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in succès de l’enseignement de Luther à l’université. Une année<br />

seu<strong>le</strong>ment s’était écoulée depuis que <strong>le</strong> réformateur avait affiché ses thèses à la porte de l’église du<br />

château. Mais <strong>le</strong> nombre des pè<strong>le</strong>rins qui la visitaient à la Toussaint avait déjà sensib<strong>le</strong>ment diminué.<br />

Rome avait perdu des adorateurs <strong>et</strong> des offrandes, mais ceux-ci étaient remplacés par <strong>le</strong>s étudiants en<br />

quête de science qui venaient remplir <strong>le</strong>s auditoires de Wittenberg. Les écrits de Luther avaient suscité<br />

en tous lieux <strong>le</strong> désir d’étudier <strong>le</strong>s Ecritures ; <strong>et</strong> ce n’était pas seu<strong>le</strong>ment de toutes <strong>le</strong>s parties de<br />

l’Al<strong>le</strong>magne que <strong>le</strong>s étudiants accouraient, mais aussi des pays voisins. " Au moment où ils découvraient<br />

dans <strong>le</strong> lointain <strong>le</strong>s clochers de c<strong>et</strong>te vil<strong>le</strong>, ces jeunes gens… s’arrêtaient <strong>et</strong> é<strong>le</strong>vaient <strong>le</strong>s mains vers <strong>le</strong><br />

ciel, louant Dieu de ce qu’il y faisait luire, comme autrefois de Sion, la lumière de la vérité pour<br />

l’envoyer jusqu’aux contrées <strong>le</strong>s plus éloignées. "<br />

Luther n’avait encore que partiel<strong>le</strong>ment abandonné <strong>le</strong>s erreurs du romanisme. Une comparaison des<br />

décr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> des constitutions de Rome avec <strong>le</strong>s saintes Ecritures <strong>le</strong> j<strong>et</strong>ait dans la plus profonde

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