De stem van de meester. De hertogen van - middelnederlands.be
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RÉSUMÉ<br />
La voix du maître<br />
Les ducs <strong>de</strong> Brabant et la vie littéraire <strong>de</strong> 1106 à 1430<br />
Introduction<br />
<strong>De</strong> nombreux textes médiévaux s’adressent à un public privilégié. Cet<br />
ouvrage cherche à déterminer dans quelle mesure ces textes ont été influencés<br />
par le contexte <strong>de</strong> mécénat dans lequel ils ont été élaborés:<br />
quelle est la portée <strong>de</strong> la voix du maître dans une littérature <strong>de</strong> ce type?<br />
Nous avons cristallisé notre recherche sur le duché bilingue du Brabant,<br />
entre 1106 et 1430. Cette approche chronologique qui couvre<br />
plus <strong>de</strong> trois siècles, permet <strong>de</strong> mesurer l’impact du développement<br />
progressif <strong>de</strong> l’écrit. On a également tenté <strong>de</strong> cerner le rôle joué par les<br />
ducs <strong>de</strong> Brabant (m/f) dans cette vie littéraire et <strong>de</strong> déterminer si leur<br />
intervention apporte une dimension nouvelle au concept <strong>de</strong> mécénat<br />
littéraire au moyen-âge. Une attention particulière a été accordée à<br />
l’utilisation du français et du néerlandais à la cour.<br />
Chapitre 1: la vie littéraire au 12e siècle<br />
En 1106, le Brabant <strong>de</strong>vient un duché, et le public aristocratique n’y<br />
connaît qu’une littérature orale. A cette époque, la littérature écrite<br />
reste pratiquement l’apanage <strong>de</strong>s centres religieux. Mais cette situation<br />
n’est pas immuable, comme il apparaît en 1121 lorsque Aley<strong>de</strong>, fille du<br />
duc Go<strong>de</strong>froi I er <strong>de</strong> Brabant, épouse Henri I er , roi d’Angleterre. La<br />
cour anglo-norman<strong>de</strong> possè<strong>de</strong> alors une littérature très riche <strong>de</strong>stinée à<br />
la noblesse et rédigée tant en français qu’en latin. Il est d’ailleurs à remarquer<br />
qu’Aley<strong>de</strong> occupe rapi<strong>de</strong>ment une position clef dans ce petit<br />
univers littéraire. Différents textes écrits en français – comme le Bestiaire<br />
<strong>de</strong> Philippe <strong>de</strong> Thaon – sont dédiés à la reine et un certain nombre<br />
d’œuvres sont réalisées à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
L’exemple <strong>de</strong> la cour anglo-norman<strong>de</strong> semble être une précieuse<br />
source d’inspiration. A l’abbaye brabançonne d’Affligem – qui entretient<br />
<strong>de</strong>s liens étroits avec la reine Aley<strong>de</strong> – une culture écrite très riche<br />
voit le jour au début du 12 e siècle. D’innombrables textes y sont écrits,<br />
copiés et enluminés. Il est même possible qu’une partie <strong>de</strong> ces textes ai-<br />
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