De stem van de meester. De hertogen van - middelnederlands.be
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ésumé<br />
rédige <strong>de</strong> sa propre initiative est également offerte au duc. Après le<br />
décès <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, en 1415, à la bataille d’Azincourt, Hennen actualise<br />
le texte. Un bref passage <strong>de</strong> cette nouvelle version a été conservé.<br />
En 1415, le gouvernement est assuré par le jeune Jean IV, fortement<br />
influencé par l’élite <strong>de</strong> la ville. Cette influence se reflète aussi dans la<br />
vie littéraire. Le duc adhère à la chambre <strong>de</strong> rhétorique bruxelloise<br />
<strong>De</strong>n Boeck (Le livre) fondée en 1401. Et il entretient également <strong>de</strong><br />
bonnes relations avec le chapelain <strong>de</strong> la cour, Wein <strong>van</strong> Cotthem.<br />
Après le décès sans <strong>de</strong>scendance <strong>de</strong> Jean IV († 1427) et <strong>de</strong> son frère<br />
Philippe <strong>de</strong> Saint-Pol († 1430), Wein entreprend une suite très élaborée<br />
<strong>de</strong> la Brabantsche yeesten (Geste du Brabant). Il tente ainsi <strong>de</strong> ranimer<br />
l’i<strong>de</strong>ntité brabançonne après l’annexion du duché par la Bourgogne <strong>de</strong><br />
Philippe le Bon.<br />
Chapitre 8: La voix du maître: mécénat littéraire au moyen-âge<br />
En conclusion, nous examinerons dans quelle mesure l’analyse <strong>de</strong> trois<br />
siècles <strong>de</strong> littérature à la cour <strong>de</strong> Brabant contribue à l’élaboration d’une<br />
image plus précise du mécénat littéraire au moyen-âge.<br />
Nous étudierons d’abord les motivations du mécénat. Même si la<br />
recherche se focalise trop souvent sur une quête <strong>de</strong> gloire, celle-ci reste<br />
malgré tout une motivation <strong>de</strong> premier plan, surtout dans le cas <strong>de</strong>s<br />
textes qui parlent <strong>de</strong>s mécènes ou <strong>de</strong> leurs ancêtres. La manipulation<br />
<strong>de</strong> l’opinion publique est un autre mobile important. D’autres textes<br />
sont écrits à <strong>de</strong>s fins didactiques ou pédagogiques, et s’adressent aux<br />
mécènes, à leur famille ou à leurs sujets. Un mécène peut également financer<br />
<strong>de</strong>s œuvres dans un souci religieux. Mais la motivation principale<br />
reste un intérêt réel pour l’art littéraire.<br />
Lorsqu’il est question <strong>de</strong> mécénat, l’importance <strong>de</strong> l’auteur est parfois<br />
sous-estimée. On pense trop souvent que l’auteur est complètement<br />
subordonné à son mécène, dont il dépend pour son revenu, son<br />
matériel d’écriture, et les sources nécessaires à son travail. Le développement<br />
<strong>de</strong> l’écrit dans la société apporte bien plus <strong>de</strong> li<strong>be</strong>rté aux auteurs<br />
qu’on ne le suppose généralement. Le choix <strong>de</strong> travailler sous<br />
mécénat peut être dicté par différentes raisons. Un auteur peut, tout<br />
d’abord, espérer faire carrière à la cour, à moins qu’il ne s’adresse à un<br />
mécène par conviction politique ou religieuse. L’atmosphère littéraire<br />
qui règne à la cour est, sans doute, également très intéressante pour un<br />
auteur, non seulement en raison <strong>de</strong>s très riches bibliothèques <strong>de</strong> la<br />
cour, mais surtout en raison <strong>de</strong>s connaissances littéraires du public<br />
aristocratique.<br />
Dans la création littéraire, l’initiative n’est certainement pas l’apanage<br />
<strong>de</strong>s mécènes. Les textes issus d’une relation <strong>de</strong> mécénat ne sont<br />
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