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(Cerdagne) : conflits de propriété et d'usage - Centre de Recherches ...

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LA MINE DE FER DE PUYMORENS …<br />

Puymorens, mais, comme l’écrit Michel Chevalier, elles disparurent très tôt,<br />

“ sans doute faute <strong>de</strong> bois ”58. À quelles conditions ce fer était–il livré aux<br />

forges ?<br />

L’accord <strong>de</strong> 1722, un compromis entre la communauté<br />

<strong>et</strong> le concessionnaire. Les appétits fuxéens<br />

Si la communauté, <strong>et</strong> chacun <strong>de</strong> ses membres59, pouvait vendre du minerai,<br />

c’est qu’elle avait passé <strong>de</strong>s accords, sans doute périodiquement renouvelés,<br />

avec le concessionnaire. L’un d’entre eux date du 10 mai 172260.<br />

Si les Carolans reconnaissaient la “ <strong>propriété</strong> ” <strong>de</strong> Barutell sur la mine, ils<br />

pouvaient extraire le minerai <strong>et</strong> le commercialiser, moyennant la livraison <strong>de</strong><br />

trois “ charges ” (une charge = 120 kg) <strong>de</strong> minerai “ pour chaque voiture ” à<br />

ses forges <strong>de</strong> Bellver <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Llosa61.<br />

Un document <strong>de</strong> 1731 montre que la communauté <strong>de</strong> Carol veillait<br />

jalousement sur “ son ” mener. Le syndic <strong>de</strong> la vallée, en fonction en 1731,<br />

Sauveur Tasquer, <strong>de</strong>manda à François Gaillard, notaire royal <strong>de</strong> Saillagouse,<br />

<strong>de</strong> venir constater les agissements d’un Fuxéen (d’Ax), Joseph Astrié, fermier<br />

d’une forge. L’intendant du Roussillon, sans doute contacté par les<br />

responsables municipaux <strong>de</strong> Carol, lui avait ordonné d’indiquer quelle<br />

quantité <strong>de</strong> fer <strong>et</strong> combien <strong>de</strong> voitures chargées <strong>de</strong> minerai il avait expédié <strong>de</strong><br />

la mine vers sa forge. Toute c<strong>et</strong>te procédure avait été effectuée ente le 18<br />

juin <strong>et</strong> le 4 juill<strong>et</strong>. Le 14 juill<strong>et</strong>, le notaire, accompagné par le syndic, se<br />

rendit sur les lieux <strong>et</strong>, à défaut <strong>de</strong> pouvoir interroger Astrié, absent, posa <strong>de</strong>s<br />

questions à l’un <strong>de</strong> ses employés en train d’extraire du minerai, Jean Serrena,<br />

“ du lieu <strong>de</strong> Las Cabanas [Les Cabannes] en la (sic) comté <strong>de</strong> Foix ”. Deux<br />

autres travailleurs étaient présents sur les lieux : il s’agissait <strong>de</strong> Cosme<br />

Bertrand, <strong>de</strong> Bellver <strong>et</strong> Joseph Ros, <strong>de</strong> “ Cuburriu en Espagne ” [Coborriu<br />

58 CHEVALIER, op. cit., p. 583.<br />

59 On a ainsi la mention d’une sentence du 7 décembre 1691 prononcée contre François<br />

Garr<strong>et</strong>a, <strong>de</strong> Latour-<strong>de</strong>-Carol, à la requête <strong>de</strong> Damien Barra, marchand “ <strong>de</strong> la bile <strong>de</strong><br />

puigcerdà ”. Le sieur Garr<strong>et</strong>a aurait promis <strong>de</strong> payer à Damien Barra 47 quintaux <strong>de</strong> fer <strong>et</strong> ne<br />

se serait pas acquitté <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>tte. Des marchands <strong>de</strong> Puigcerdà vendaient donc du fer à <strong>de</strong>s<br />

Carolans. Quels étaient les mécanismes <strong>de</strong> ces circuits commerciaux ?<br />

60 Guy Ribes comm<strong>et</strong> une erreur lorsqu’il écrit (op. cit., pp. 2-3) que la date <strong>de</strong> c<strong>et</strong> accord est<br />

le 10 mai 1733. Il s’agit en fait du 10 mai 1722. C<strong>et</strong> accord sera un document capital qui<br />

servira l’argumentation <strong>de</strong>s marquis <strong>de</strong> Sans pour récupérer leur concession en 1843 (cf. le<br />

précé<strong>de</strong>nt §)<br />

61 RIBES, op. cit., p. 2-3. Et, surtout, A.D.P. O., 8 S 76, nombreuses mentions dans <strong>de</strong>s<br />

documents entre 1840 <strong>et</strong> 1843, cf. notamment le texte envoyé par le préf<strong>et</strong> <strong>de</strong>s Pyrénées-<br />

Orientales à la direction <strong>de</strong>s mines du Ministère <strong>de</strong>s Travaux Publics, 1er août 1842.<br />

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