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ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

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D’Orient en Occident : histoire de la riziculture et muséologieMarc Barblan – SuissePrologue“Once they used to grow rice here –now they grow concrete”Mursalin, notre mentor balinaisLa problématique que j’expose dans cet article résulte de quelques expériences deterrain en Asie du Sud-Est, depuis une dizaine d’années, notamment à Bali, avec ladécouverte de ce qui était alors sans doute le seul musée au monde consacré à unaspect de la « civilisation du riz », dans le bourg de Tabanan.[1]Les fruits de cette rencontre ne se sont pas limités à un intérêt actif pour les aspectsmuséologiques se concrétisant dans les lignes qui suivent.Ils se sont également traduits dans la recherche historique menée depuis lors. Lafréquentation des rizières d’Orient me conduisant tout naturellement, par un effet demiroir, à m’interroger sur l’origine de la riziculture en Occident et son développement,dès le Moyen-Age. Domaine complexe, comme on pourra s’en rendre compte.Expérience du regard aussi, du sensible, au contact de l’œuvre de ces « terrasseursde montagnes » qui ont sculpté leur espace, pendant des siècles, pour parvenir à unsystème abouti d’exploitation du sol « écocompatible » - conciliant le divin et l’humaindans un subtil réseau.Sans omettre que ces « paysages retravaillés » ont à leur tour contribué à façonnerl’environnement culturel de nombreuses sociétés.[2]C’est ainsi qu’est également né le Dialogue des Terrasses – Orti Ring Sengkedan –Tales from the Terraces « improbable rencontre entre la viticulture vaudoise et lariziculture balinaise (…) sans qu’il s’agît alors de rechercher des influences quin’existent pas ; mais de discerner l’évolution des rapports entre homme, nature etculture, en adoptant la terrasse comme thème fédérateur.[3]Dialogue que l’on pourrait idéalement étendre en une véritable « Confrérie desTerrasses », puisque cette technique culturale se retrouve sous bien d’autres cieux (auYemen, au Népal ou dans les Andes, par exemple).Voici donc que histoire et muséologie conduisaient, si l’on peut dire, à la« patrimonologie ». Ce qui s’exprima aussi par ma proposition, <strong>for</strong>mulée dès 1999, queles terrasses viticoles de Lavaux (Suisse) soient portées candidates à l’inscription surles listes du Patrimoine Mondial.Tandis que, de leur côté, les Balinais entreprenaient la même démarche.[4]Michel Tournier (dans Petites proses, 1986) a pu écrire : « Riz : trois lettres commedans le mot blé, mais entre ces deux nourritures fondamentales, il y a la distance dedeux groupes de civilisations ».Certes, mais on ne peut ignorer que, en venant d’Orient, le riz n’a pas représenté unsimple article d’importation ; il s’y est implanté depuis des siècles et a été intégré à unautre contexte de civilisation, lui conférant certains accents particuliers.On peut d’ailleurs trouver dans le bassin méditerranéen une analogie avec la sphèreindo-chinoise. Dans les deux cas, un carrefour de civilisations scandé par la mer et leriz.114

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