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ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

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D’une part, diverses espèces de plantes cultivées, d’abord domestiquées en Afrique,sont parvenues en Asie du Sud vers le début du 2 e ,voire même la fin du 3 e millénaire.D’autre part, l’analyse d’un pendentif mésopotamien trouvé sur le site de Tell Asmar(Irak ; anciennement Eshunna) démontre qu’il a été confectionné avec du copalprovenant de la côte orientale de l’Afrique, de Zanzibar ou de Madagascar, maisprobablement originaire d’Asie. A quoi l’on pourrait entre autres ajouter, me semble-t-il,la présence d’objets harappéens sur les sites des émirats du Golfe.De plus, le xylophone indonésien – c’est-à-dire le gambang, élément emblématique dugamelan javano-balinais – serait d’origine africaine tandis que les canoës du LacVictoria présentent des caractéristiques particulières qui ne se retrouvent que dans lesembarcations de Java et de Madura.De ce faisceau d’indices ethno-archéologiques à des époques diverses les auteursconcluent à l’existence vraisemblable d’un trafic commercial maritime entre l’Asie duSud-Est et les côtes orientales de l’Afrique dès le 3 e millénaire, si ce n’est avant (sanscompter que le dernier exemple cité plaide en faveur d’échanges entre le Lac Victoriaet la côte, suffisamment développés pour permettre le transfert d’une technologienavale).Certes, dans l’article cité, ces hypothèses sont <strong>for</strong>mulées afin d’expliquer la présencede phytolithes de banane – de provenance inévitablement asiatique – dans un sited’Uganda datant du 4 e millénaire.Il ne m’apparaît pas outre mesure téméraire d’étendre potentiellement cette conjectureau riz.En effet, si elle se confirme sous l’angle des plantes cultivées, à compter de l’apparitioneffective de la riziculture dans la vallée de l’Indus comme en Indonésie, il y aurait pourle riz une route maritime au Sud concernant non seulement Madagascar et la côteorientale de l’Afrique mais aussi, hypothèse plausible, la Mésopotamie par un chemintransarabique, depuis Oman par exemple.Quitte aussi à admettre – comme je l’ai suggéré plus haut pour l’espace méditerranéen- que, après une introduction précoce, la riziculture ait pu connaître une longuerégression (pour des motifs divers, liés au déclin de la civilisation de l’Indus ou àd’autres facteurs) et réapparaître bien plus tard à l’échelle du visible ou du comptable.Après tout, son expansion n’a obligatoirement été ni continue, ni linéaire, en tous lieux(surtout lorsque les conditions écologiques, agronomiques, socio-économiques oumême culturelles du lieu de transfert n’étaient pas spontanément favorables).Quant aux Amériques, enfin, l’on considère qu’Oryza n’y était pas naturellementprésent jusqu’à son introduction par l’homme, à la suite des traversées atlantiques,entre XVIe et XVIIIe siècles.S’agissant de l’Amérique du Nord l’exploitation du riz, au même titre que celle ducoton, se voit associée à la douloureuse mémoire d’une main-d’œuvre asservie.Soulignant du même coup le lien causal entre traite et origine de la plante.Riz africain assurément, mais de l’Est ou de l’Ouest ?Une certaine tradition – fondée sur des récits peut-être fantaisistes du XVIIIe siècle –voudrait que le riz soit arrivé en Caroline du Sud, en 1685, à bord d’un navire enprovenance de Madagascar.120

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