ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

Il n’y a pas de « chaînon manquant » dans la mesure où une espèce ne chasse pasl’autre dans un cheminement linéaire qui conduit des hommes fossiles à l’hommeactuel. En revanche, des espèces disparues ont cohabité ensemble alorsqu’aujourd’hui, et depuis 20 000 ans environ, il ne subsiste plus qu’une seule espèced’hommes.L’esprit humain ne se construit pas seulement à partir de ses acquis. Notre cerveaun’est pas un livre vierge qui attend pour s’éveiller les apports extérieurs de la culture,mais structuré par le longue histoire de l’espèce et de ses différentes adaptations, il estpréparé, dés la naissance, pour intégrer rapidement tous les savoirs qui se présententà lui.Si des peuples sans écriture ont existé, les sociétés ne sont jamais sans histoire.Aucune société n’a pu rester, sur le longue durée à l’écart des autres, donc toutes sesont influencées et toutes ont changé . Toute société, même simple en apparence, estle résultat d’influences, d’échanges et de croisements comme d’adaptations au milieuet rien d’essentiel n’arrive à une société humaine qui ne touche plus tard l’ensemble del’humanité.Il n’y a plus de nature vierge. L’une des particularités de Sapiens est de s’être adapté,depuis 100 000 ans, à tous les biotopes de la planète et de les avoir modifié.A partir de ces six principes, la préfiguration s’est construite en autant de sections quiconduisent de la curiosité pour ce qui nous attend « au-delà du monde connu »,jusqu’à la façon dont nous avons transformé la nature en « jardin planétaire » enpassant par la recherche de notre identité et de nos origines, la définition des propresde l’homme et l’ébauche d’une histoire planétaire de l’humanité. C’est donc bien à unvoyage au cœur de l’aventure humaine qu’est convié le public de l’exposition, voyagequi conduit à la découverte de trésors matériels, à l’image de la table des Médicis,comme de trésors de la pensée, dont témoignent les restes d’Orrorin qui, il y a sixmillions d ‘années, avait déjà une démarche proche de la nôtre. Chacune des étapesde « Trésors : l’aventure humaine » part donc des questionnement traités aujourd’huipar les chercheurs du Muséum pour définir les principales thématiques du nouveauMusée de l’Homme dont les articulations ont été développées comme suit :Les hommes se sont posés et se posent partout les mêmes questionsIls le font sous des formes différentes, mais les réponses qu’ils ont trouvées constituentun patrimoine de l’humanité pour les défis qu’elle aura à relever demain. « Pourquoi jemeurs, j’aime ou je souffre, pourrais-je manger aujourd’hui, comment répondre auxinterrogations des enfants, qui doit être mon partenaire, mon ami, mon chef …? »pourraient constituer autant de questions récurrentes que se sont posées les êtreshumains, depuis qu’il sont tels, c’est à dire, au moins depuis plus de 150 000 ans queSapiens, notre espèce, est apparue sur la planète. Toutefois, la façon même dont cesquestions sont amenées n’est pas toujours aisée à déceler. Ainsi, en interrogeantdifférentes civilisations pour savoir comment elles ont développé des représentationsde l’avenir, des « Visions du futur », les réponses attendues par l’ Occidentalaujourd’hui, concernant l’avènement d’un monde meilleur ou l’anticipation desdéveloppements des sciences et techniques, ne sont pas forcément celles qu’il trouveen interrogeant d’autres civilisations. L’une des plus anciennes anticipations humainesconcerne, en effet la caractère inéluctable de la mort et il s’en suit qu’en dépit desapparences un dolmen, une momie ou une des offrande funéraire, répondent, entreautre, à la même question que nos ouvrages de science-fiction : de quoi demain serafait ?. En outre, les différentes visions du futur qui continuent d’exister aujourd’hui,269