11.07.2015 Views

ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Mais une tradition historiographique persistante, manquant il est vrai d’assisesincontestables, attribue aux Arabes l’introduction du riz en Sicile et de là en Italiecontinentale.A tout le moins, la présence de riz en Sicile est relativement ancienne, puisque unecargaison (de production locale) en est partie à destination de l’Italie du Nord, dans lepremier quart du XVe siècle ; sans que l’on puisse déterminer, en l’état, si elle étaitdestinée à la consommation ou au semis.Même si elle n’est pas encore avérée par les sources, l’hypothèse siculo-arabe meparaît convaincante. En raison de l’expertise des agronomes arabo-andalous, commede la position stratégique de l’île dans les échanges méditerranéens.D’ailleurs, pourquoi les Arabes auraient-ils introduit la riziculture en Espagne et négligéde le faire en Sicile, autre « jardin » dûment célébré par les écrits de l’époque ?Il faut également tenir compte, à mon sens, des mutations qui ont pu survenir à la finde la période arabe ; concernant la nature de la propriété foncière, les pratiquesculturales ou certains acquis technologiques, par exemple.De sorte que rien n’empêche d’envisager qu’après l’introduction et un premierdéveloppement de la riziculture, il se soit produit une « éclipse » plus ou moins longuesuscitée par les aléas de l’histoire.Il n’y a cependant pas eu en Italie – à ma connaissance et quelque étonnant que celaparaisse dans un pays d’aussi <strong>for</strong>te tradition risicole – d’investigationsarchéobotaniques permettant de combler les lacunes documentaires.Chrono-géographie sujette à de constantes mises-à-jour, au gré de l’exploration dessites ; ainsi, le riz indien pourrait se voir brusquement « vieilli » à -30'000 ans, selondes indices nouveaux qui attendent confirmation.Pour parachever le parcours d’Oryza à la conquête du monde,d’un point de vuehistorique, reste à considérer le cas des côtes orientales de l’Afrique, de Madagascaret des Amériques (l’Afrique de l’Ouest restant un écosystème autonome, avec sonespèce « autochtone » distincte).Alors que l’axe de pénétration du riz vers le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Europesemble avoir suivi, si ce n’est exclusivement, du moins principalement, les voiesterrestres du trafic caravanier au long cours, le cas des côtes orientales de l’Afrique(éventuellement jusqu’au Mozambique, si ce n’est le Zimbabwe) et de Madagascar,dont on connaît les liens avec le monde malais, nous invite à considérer les espacesocéaniques.Les fouilles conduites par W.Wetterstrom à Fanongoavana ont permis d’attester queles Malgaches pratiquaient la riziculture inondée dès le XIVe siècle (peut-être mêmecultivait-on plusieurs sous-espèces, ce qui pourrait plaider pour une originemultiple).[15]D’autre part les hypothèses <strong>for</strong>mulées dans un article récent, principalement consacréà l’introduction du bananier en Afrique orientale aux temps préhistoriques, pourraientconsidérablement modifier notre approche.[16]Après avoir évoqué le Periplus Maris Erythraei , qui mentionne, parmi d’autresproduits, riz et canne à sucre comme importations vers la Côte des Somalis enprovenance de l’Inde, au premier siècle de cette ère, les auteurs procèdent à unrapprochement entre deux observations beaucoup plus anciennes.119

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!