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ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

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faveur de la collaboration via le travail volontaire xxiii . Mais ces réalisations, si ellesutilisent le média exposition, ne sont heureusement pas liées au musée.Une relation ambiguëPar sa puissance évocatrice, par la matérialité « probante » de ses expôts, par undiscours qui se fait volontiers évident, le musée est autant mythographe qu’historien xxiv .La guerre, on le sait, est fertile en mythes et en héros. Ils sont fait pour s’entendre.Mais il ne faut pas être dupe : distribuer les rôles entre bons et mauvais, entre héros etsalauds, entre gardiens du patrimoine et pillards contribue à donner des faits uneimage confuse qui masque, de façon plus ou moins involontaire, la complexité de larelation entre guerre et musée.Références1 Chantal Georgel, « L’histoire au musée » dans Christian Amalvi (éd.), Les lieux de l’histoire, Paris,Armand Colin, 2005, p. 118-125.1 Ce n’est pas vrai du patrimoine immobilier qui peut seulement être protégé sur place, vaille que vaille, etqui paie au prix <strong>for</strong>t sa présence sur les champs de bataille ou dans le collimateur des bombardiers : lesvilles allemandes en savent quelque chose depuis la Seconde Guerre mondiale.1 Dans ses discours sur le vandalisme, l’Abbé Grégoire dénonce déjà les pr<strong>of</strong>its que tirent les marchandsde cette situation : « … la plupart des hommes choisis pour commissaires [à la vente des biens saisis]sont des marchands, des fripiers qui, étant par état plus capables d’apprécier les objets d’art présentésaux enchères, s’assurent des bénéfices exorbitants. » d’après Abbé Grégoire, Patrimoine et cité (texteschoisis), Bordeaux, éd. Confluences, 1999, p. 19.1 Laurence Bertrand-Dorléac, L’art de la défaite, Paris, Le seuil, 1993 ; Laurence Bertrand-Dorléac, « Lemarché de l’art à Paris sous l’occupation » dans Pillages et restitutions. Le destin des œuvres d’art sortiesde France pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, DMF, 1997, p. 89-96.1 Le grand pillage, du 11 mai au 23 octobre 2005.1 On possède une liste, dressée par les autorités nazies, des marchands parisiens qui vendaient auxAllemands, particuliers, musées, autorités politiques et militaires.1 Des restitutions partielles ont eu lieu en 1955-57, en 1977-78 (restitutions restées secrètes !) et encoreen 1990-92 après la disparition de l’URSS. Depuis lors des négociations sont en cours entre la Russie etl’Allemagne mais aucun accord général n’est en vue.1 Hector Feliciano, Le musée disparu, Paris, Ed. Austral, 280 p.1 Déclaration devant la Convention du peintre Jean Luc Barbier, lieutenant des hussards, qui aaccompagné le premier convoi de Bruxelles.1 Joseph Klersch, « Un nouveau type de musée. La Maison du Pays rhénan », dans Mouseion, 35-36,1936, p. 7-40 (cit. p. 14).1 Paola Nicita, « Nazione e museo : il cantiere del Palazzo di Venezia in Roma (1916-1936) » dansFabrizia Lanza (ed.) Museografia italiana negli anni venti : il museo di ambientazione, Rome, p. 161-188.Sur ce thème, voir aussi Paola Nicita, « Il museo negato. Palazzo Venezia 1916-1930 » dans Bollettinod’Arte, n° 114, 2000, p. 29-72.1 D’autres expositions ont eu lieu à Venise, à Mantoue et à Milan, mais il s’agissait là de montrer lesœuvres rendues au musée auquel elles appartenaient auparavant. L’exposition romaine présente unetoute autre ampleur et une connotation patriotique affirmée.1 Comme par exemple le Maître de Flémalle, Petrus Christus, Dirk Bouts, Jérôme Bosch, JoachimPatenier, des paysages de Jan Brueghel, Jordaens, des tableaux des périodes italienne et anglaise deVan Dyck : ce n’est pas rien !1 Suite à des pressions américaines, les compensations allemandes seront versées en liquide ou en bonsd’Etat.1 Kümmel n’était pas un nazi actif ; durant toute la guerre, il s’est cantonné à la protection du patrimoinedont il avait la charge. Sa collaboration à l’élaboration de cette liste est donc bien l’œuvre du conservateurde musée qu’il était et non d’un engagement politique affirmé. Le 22 juin 45, il est démis de ses fonctionsde directeur général parce qu’il avait été membre du NSDAP mais rien ne sera retenu contre lui et ilretrouve rapidement une fonction au sein des établissements culturels berlinois.1 Voir le catalogue d’exposition Hans-Peter Kühnen (éd.) Propaganda. Macht. Geschischte. Archäologiean Rhein und Mosel im Dienst des Nationalsozialismus, Trèves, Landesmuseum, 2002.1 Sur cette exposition, voir Hélène Duccini, « Un outil de propagande aux mains des nazis » dansMédiamorphoses, n° 9, 2003, p. 63-69, qui cite plusieurs des textes de l’exposition.1 Certaines seront détruites, cependant : plus d’un milliers en Allemagne en 1939 et plus de 500 à Paris en1943.1 Ce n’est pas négligeable : ces ventes de biens juifs procurent les devises indispensables àl’approvisionnement du Reich en matières premières.254

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