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ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

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On peut deviner, dans la salle d’exposition, un aménagement combinant deuxapproches effectivement complémentaires ; celle qui consiste à « convoquer » lesobjets pour illustrer un propos et celle qui part des objets disponibles pour <strong>for</strong>muler unpropos.Mais la réalité muséographique du lieu reste très en deçà – notamment en termesd’interprétation. A cause, sans doute, du manque cruel de moyens, humains commematériels, et de l’absence de vision ou de projet.La survie de l’institution – livrée à elle-même - paraît régulièrement menacée, bienqu’une mission de l’UNESCO l’ait récemment prise en compte, en suggérant sontransfert dans un lieu plus propice, c’est-à-dire au sein même des rizières de Jatiluwihqui devraient être comprises dans l’inscription souhaitée sur les listes du PatrimoineMondial.[12]Ce qui est d’autant plus regrettable que la matière même, par sa richesse, nous inviteà poursuivre des objectifs plus ambitieux – intégrant l’homme, l’espace et le tempsdans un esprit d’ouverture à d’autres horizons de la civilisation du riz.Car c’est bien à Bali qu’un musée trouverait les plus belles opportunités pour présenter–d’une manière qui fasse pleinement appel aux ressources de visualisation etd’interprétation- les vestiges et les chaînons de l’histoire d’une céréale – « the essentialharvest » - enchâssés dans la géographie.Se donnant ainsi la chance de créer, par ses capacités d’évocation et de suggestion,une dynamique en retour qui pourrait stimuler d’autres avancées du savoir.La longue marche du grainL’épopée des plantes cultivées et de leur géographie, donc de leur répartitionprogressive dans l’espace-temps, constitue un chapitre ontologique de l’histoire del’humanité, brillamment initié, dès 1855, par le botaniste genevois Alphonse deCandolle.Dans cette perspective le riz occupe une place de choix. Non seulement, rappelons-le,il s’agit de la céréale la plus importante, avec le blé, pour la consommation humaine,mais le groupe auquel elle appartient traverse les temps historiques, préhistoriques,voire géologiques pour ses origines lointaines à l’état sauvage.De plus, faut-il y voir un symbole consacrant son statut de « essential harvest » ?, songénome a été entièrement séquencé il y a peu et est devenu un modèle pour lagénomique des autres céréales.Que l’on traite d’Oryza sativa – ou Oryza glaberrima en Afrique de l’Ouest – de sesprincipales sous-espèces, indica, japonica et javanica, de ses innombrables variétéscontemporaines, l’histoire de sa domestication, loin d’être dûment balisée et commefigée dans le savoir, est en constante évolution et s’avère d’une étonnante plasticité.A cet égard, la contribution de l’archéobotanique – dont les méthodes d’investigations’affinent et se diversifient – a été et restera déterminante ; je citerai, par exemple, lestravaux de Lorenzo Costantini, auxquels je me réfère pour une bonne part ci-après.[13]Sur la base des sources alors disponibles (dans l’ordre de l’histoire comme de labotanique), de Candolle dessinait déjà une chrono-cartographie du riz encorehésitante, certes, néanmoins pertinente dans les grandes lignes, ancrant l’anciennetéde la plante dans la linguistique (ainsi du rūz arabe, de l’oryza latin ou du grec oruzon,issus du sanscrit vrihi ou arunya).117

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