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ICOM International Council of Museums - International Institute for ...

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LE MUSÉE, LE PASSÉ ET L’HISTOIRECarlo A. Célius, Chercheur Associé au Celat, Université Laval,QuebecRésuméL’entité « musée national » apparaît en Haïti en 1904 et a connu trois états successifs.Elle se veut à la fois Panthéon national, musée d’art et d’histoire. Elle seraitl’expression d’un moment de réélaboration du récit national, où le culte de la liberté quicaractérise celui-ci, prend, à partir de la fin du XIXe siècle, la <strong>for</strong>me d’un culte deshéros. Indépendamment des expériences toutes personnelles que peuvent y faire lesvisiteurs et de l’importance de son poids sociologique, le musée national a été conçucomme un des véhicules du nationalisme héroïque, idéologie de pouvoir déterminantedans la reproduction du modèle social haïtien.ResumenLa institución « museo nacional » aparece en Haití en 1904 y pasó por tres <strong>for</strong>masdiferentes. En cada una de ellas tuvo la misma característica: ser a la vez panteónnacional, museo de arte y de historia. Ella es la expresión de un momento dereelaboración del récit national, en el cual el culto a la libertad que lo caracteriza toma,a partir del final del siglo XIX, la <strong>for</strong>ma de un culto al héroe. Independientemente de lasexperiencias personales que pueden realizar los visitantes y de la importancia de supeso sociológico, el museo nacional fué concebido como uno de los vehículos delnacionalismo heroico, ideología del poder determinante en la reproducción del modelosocial haitiano.Les Grecs sont venus tard sur la scène de l’historiographie, par rapport aux Égyptienset aux Mésopotamiens. Toutefois, ce sont eux qui ont fait advenir l’historien commefigure « subjective », comme « sujet écrivant » 1 . Mais ils « disposaient, sans l’aide deshistoriens, de tout le savoir sur le passé dont ils avaient besoin » 2 , d’un creuset derécits (logoi, puis muthoi), de traditions orales (akoai), qui circulaient et setransmettaient, avant la venue d’un Hécatée de Milet 3 , inaugurant le temps destranscriptions et des révisions critiques de la tradition, au nom du vraisemblable, d’oùsortiront des <strong>for</strong>mes plus ou moins savantes : généalogies, archéologies, récits defondations, puis toutes les <strong>for</strong>mes de l’érudition antiquaire. En ce temps-là « le discourssur le passé n’appartient à personne », les penseurs s’approprient « les prérogativesde dire le "vrai passé" en recourant à des stratégies discursives diverses. Ce quiimplique qu’il n’y a pas seulement réinvention du passé mais aussi redéfinitioncontinuelle du statut et du rapport au passé. » 4 Par la suite, le discours historiens’imposera comme la principale, si ce n’est la seule instance légitime à répondre dupassé, alors qu’il n’est qu’une des <strong>for</strong>mes de rationalisation des aspects du passé. 51 François Hartog (textes réunis et commentés par), L’histoire d’Homère à Augustin. Préfaces d’historiens et textes surl’histoire, Paris, Le Seuil, 1999, p. 17.2 Moses Finley I., Mythe, mémoire, histoire. Les usages du passé, Paris, Flammarion, 1981, p. 35.3 Lucio Bertelli, « Des généalogies mythiques à la naissance de l’histoire. Le cas d’Hécatée » in David Bouvier et ClaudeCalame, dir., Philosophes et historiens anciens face aux mythes, Lausanne, Études de lettres, 1998, 13-31.4 David Bouvier, « Le mythe comme objet historique » in David Bouvier et Claude Calame, dir., id., 1998, 151.5 Pour un développement de cette idée, cf. Carlo A. Célius, « Face au passé »/ «Confronting the Past », Ethnologies, vol.28, no 1, 2006, pp. 5-24 et 25-44.165

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