Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. 13^
îdifpofés à ne rien épargner pour la rendre plus
heureufe. Après les avoir remerciés des nou-
velles proteftations de fervices qu'ils lui fai-
foient , elle ne put fe difpenfer de fatisfaire
leur curiofité , & elle commença de cette fortQ
le récit de fes aventures.
xL y
HISTOIRE
De la TrinceJJe de DeryahaK
a dans une île une grande ville appelée
Deryabar. Elle a été long-tems gouvernée par
un roi puifTant , magnifique & vettueux. Ce
prince n'avoit point d'enfans, & cela feul man-
quoit à fon bonheur. II adrefloit fans cefTe des
prières au ciel ; mais le ciel ne les exauça qu'à
demi; car la reine fa femme, après une lon-
gue attente, ne mit au monde qu'une fille.
Je fuis cette malheureufe princelTe. Mon père
eut plus de chagrin que de joie de ma naif-
fance ; mais il fe foumit à la volonté de dieu.
Il me fit élever avec tout le foin imaginable
réfolu , puifqu'il n'avoit point de fils, de m'ap-
prendre l'art de régner, Se de me faire occu-
per fa place après lui.
liv
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