Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. 5^7
les larmes aux yeux ; Mon oncle , s'écrla-t-il
en pleurant, qa'ai-je donc fait pour avoir mé-
rité que vous me frappiez Ci rudement ? J'ai
iries raifons pour le faire , lui répondit le ma-
gicien. Je fuis votre oncle , qui vous tient pré-
fenrement lieu de père, & vous ne devez pas
me répliquer. Mais , mon enfant, ajouta- t-il
en fe radoucilfant , ne craignez rien , je ne
demande autre chofe de vous , que vous m'o-
béiffiez exaftcment , fî vous voulez bien pro-
'fiter &: vous rendre digne des grands avantages
que je veux vous faire. Ces belles promelFes
du miagicien calmèrent un peu la crainte & le
reflentiment d'Aladdin ; & lorfque le magicien
le vit entièrement raffuré ; Vous avez vu ,
continua-t-il , ce que j'ai fait par la vertu de
mon parfum & des paroles que j'ai prononcées.
Apprenez donc préfentement que fous cette
pierre que vous voyez, il y a un tréfor caché
qui vous eft defiiné , & qui doit vous rendre
uri jour plus riche que les plus grands rois du
monde. Cela efl: fi vrai , qu'il n'y a perfonne
au monde que vous à qui il foit perm^is de
toucher cette pierre, & de la lever pour y en-
trer : il m'eil: même défendu d'y toucher. Se
de mettre "le pié dans le tréfor quand il fera
ouvert. Pour cela , il faut que vous exécutiez
de point en point ce que je vous dirai , fans y