Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

53^ Les mille et une Nuits,
gc§, que quand j'ai appris la mort d'un frère
que i'avois -toujours aimé, & que j'aimois d'une
amitié véritablement fraternelle. J'ai remarqué
de (qs traits dans le vifage de mon neveu votre
fils , & c'eft ce qui me l'a fait diftinguer par-
deflus tous les autres enfans avec lefquels il
^toit : il a pu vous dire de quelle manière j'ai
reçu la ti:ifte nouvelle qu'il n'étoit plus au
inonde ; mais il faut louer dieu de toutes cho-
fes ; je me confole de le retrouver dans un
,£Is qui en conferve les traits les plus remar-
quables.
,' Le
magicien afrîquaîn , qui s*apperçut que la
mère d'Aladdin s'attendriiToit fur le fouvenir de
fon mari , en renouvellant fa douleur , changea
de difcours ; & en fe retournant du côté d'A-
laddin , il lui demanda fon nom. Je m'appelle
'Aladdin , lui dit-il. Eh bien , Aladdin , reprit
le magicien, à quoi vous occupez-vous ? Savez-
vous quelque métier.
A cette demande, Aladdin baifla les yeux,
8z fut déconcerté ; md.\s fa mère , en prenant
la parole : Aladdin, dit-elle, eft un fainéant
fon père a fait tout fon pollible, pendant qu'il
vîvoit , pour lui apprendre fon métier , & il
n*a pu en venir à bout ; & depuis qu'il eft
mort, nonobftant tout ce que j'ai pu lui dire,
& ce que je lui répète chaque jour , il ne fait
î
gutrq