Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. j^f
exercices de dévotion. Que cela ne vous fafle
pas de peine, reprit la princefle , j'ai plufieurs
appartemens qui ne font pas occupés , vous
choifirez celui qui vous conviendra le mieux,
& vous y ferez tous vos exercices avec la même
liberté que dans votre hermitage.
Le magicien qui n'avoit d'autre but que de
3'introduire dans le palais d'Aladdin, où il lui
feroit plus aifé d*exécuter la méchanceté quMj
méditoit , en y demeurant fous les aufpices &
la protedion de la princefle, que s'il eut été
obligé d'aller & de venir de l'hermitage au pa-
lais , & du palais à l'hermitage , ne fit pas de
plus grandes inftances pour s'excufer d'accep--
ter l'oifre obligeante de la princefle. Princefle,
dit-il , quelque réfolution qu'une femme pau-
vre & miférable comme je le fuis , ait faite de
renoncer au monde, à fes pompes & à fes gran-
deurs , je n'ofe prendre la hardiefle de réfifter-
à la volonté & au commandement d'une prin-
cefle fi pieufe &; fi charitable.
Sur cette réponfe du magicien , la princefl"e
en fe levant elle-même , lui dit : Levez-vous
& venez avec moi , que je \o\^ fafle voir les
appartemens vuides que j'ai , afin que vous choififîiez.
Il fuivit la princefle Badroulboudour ; &
de tous les appartemens qu'elle lui fit voir , qui
étoient très-propres & très-bien meublés , il
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