Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

172 Les mille et une Nuît?,'
nombre de jeunes gens; éc me mettant à leur
tête, je fuis arrivé dans le tems que les deux
armées étoient aux mains.
Quand il eut achevé de parler , le r'oi , dit î
Rendons grâces à dieu de ce qu'il a confervé
Godadad ; mais il faut que les traîtres qui Font
voulu tuer , périfTent aujourd'hui. Seigneur
reprit le généreux fils de Pirouzé , tout in-
grats & tout méchans qu*ils font , fongez qu'ils
font formés de votre fang ; ce font mes frè-
res, je leur pardonne leur crime, & je vous
demande grâce pour eux. Ces nobles fenti-
mens arrachèrent des larm.es au roi, qui fit a{^
fembler le peuple , & déclara Codadad fon hé-
ritier. Il ordonna enfuite qu'on fît venir \qS
princes prifonniers qui étoient tous chargés
de fers. Le fils de Pirouzé leur ôta leurs chaî-
nes & les embrafla tous les uns après les autres,
d'aufli bon cœur qu'il avoit fait dans la cour
du château du nègre. Le peuple fut charmé du
naturel de Codadad , & lui donna mille applau-
diflemens. Enfuite on combla de biens le chirur-
gien , pour reconnoître les fervices qu^il avoit
rendus à la prince ffe de Deryabar.
La fulîane Scheherazade venoit de raconter
riiiftoire de Ganem avec tant d'agrément , que la
fultan des Indes , fon époux j ne put s'eropê-
,