Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

^8 Les mille et une Nuits,
vingts efclaves qui paroiflbient autant de rois,
tant par leur bonne mine que par la richefTe
& la magnificence furprenanfe de leur habillement
, Tavoit frappé d'une maniera qu'il ne
pouvoit revenir de Ton admitation. Au lieu de
répondre au compliment de la mère d'A.laddin,
il s'adrefTa au grand-viiir , qui ne pouvoit com-
prendre lui-même d'oii une fi grande profufion
dp riche0es pouvoit être venue. Eh bien, vifir,
dit-il publiquement, que penfez-vous de celui,
quel qu'il puifTe être, qui m'envoie un préfent
{i riche & fi extraordinaire , & que ni moi ni
vous ne connoiffons pas ? Le croyez-vous in-
digne d'époufer la princelTe Badroulboudour
ma fille ?
Quelque jaloufie & quelque douleur qu'eût.
le grand-vifir de voir qu'un inconnu alloit de-
venir le gendre du fiiltan préférablement à fon
fils, il n'ofa néanmoins: diflîmuîer fon fentiment.
Il étoit trop vifible que le priéfent- d'Aladdln
etoit plus que fulEfant pour mériter qu'il- fÛ6
reçu dans une fi haute alliance. II. répondit
donc au fultan, & en entrant dans fon fenti-
m.ent : Sire, dit-il, bien loin d'avoir la pen*
fée que celui qui fait à votre majefté un pré-
fent. fi digne d'elle , foit indigne de l'honneur
q-u'elle veut lui faire, j'oferois dire qu'il mé-
riteroit davantage , fi je n'étois perfuadé- qu^il