Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

S^^ Les mille et une NuiTf,
«îuelque lieu qu'il allât , depuis le danger qu'if
Rvoit couru pour avoir négligé de prendre cette
précaution , il la frotta. Auflîtôt le génie fe
préfenta devant lui. Génie, lui dit Aladdin-,
il manque à ce dôme un œuf de roc fufpendu
au milieu de l'enfoncement , je te demande au
nom de la lampe que je tiens , que tu faffes eu
forte que ce défaut foit réparé.
Aladdin n'eut pas achevé de prononcer ces
paroles , que le génie fit un cri fi bruyant &
Cl épouvantable, que le fallon en fut ébranlé,
& qu'Aladdin en chancela prêt à tomber de fon
haut. Quoi miférable , lui dit le génie , d'une
voix à faire trembler l'homme le plus affuré
ne te fuffit-il pas que mes compagnons & moi
nous ayons fait toute chofe en ta confidéra*
tion j pour me demander , par une ingratitude
qui n'a pas de pareille, que je t'apporte mon
maître & que je le pende au milieu de la voûte
de ce dôme? Cet attentat mériteroit que vous
fufïiez réduits en cendre fur le champ , toi
ta femme & ton palais. Mais tu es heureux de
n'en être pas l'auteur , & que la demande ne
vienne pas diredement de ta part. Apprens
quel en eft le véritable auteur. C'eft le frère
du magicien afriquain, ton ennemi, que tu aS
exterminé comme il le méritoit. Il eft dans ton
palais déguifé Jous l'habit de Fatime la fainle?
,