Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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tnagicîen qui m'a enchanté. Il tourna auflî-tôt
la tête du côté du canal de la rivière , en s'ap-
puyant fur le parapet , afin de ne le pas voir ,
jufqu'à ce qu'il fût paflé.
Le calife qui vouloit porter plus loin le
plaifir qu'il s'étoit déjà donné à l'occafion d'A-
bou HalTan , avoit eu grand foin de fe faire
informer de tout ce qu'il avoit dit & fait le
lendemain à fon réveil , après l'avoir fait re-
porter chez lui , & de tout ce qui lui étoit
arrivé. Il reflentit un nouveau plaifir de tout ce
qu'il en apprit , & même du mauvais traitement
qui lui avoit été fait dans l'hôpital des fous.
Mais comme ce monarque étoit généreux &
plein de juftice, & qu'il avoit reconnu dans
Abou HalTan un efprit propre à le réjouir plus
long-tems; & de plus, qu'il s'étoit douté, qu'après
avoir renoncé à fa prétendue dignité de calife,
il reprendroit fa manière de vie ordinaire , il
jugea à propos , dans le deflein de l'attirer près
de fa perfonne , de fe déguifer le premier du
mois en marchand de Mouilbul , comme aupa-
ravant , afin de mieux exécuter ce qu'il avoi
réfolu à fon égard. Il apperçut donc Abou
HafTan , prefqu'en même tems qu'il fut apper-
çu de lui ; & à fon aâtion , il comprit d'abord
combien il étoit mécontent de lui , & que fon
delTein étoit de l'éviter, Cela fit qu'il côtoya le
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