Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

lyo Les mille et une NuitS",
ravoir tenu long-tems embrafle; je fais de quet
prix vos frères ont payé le fervice que vous
leur avez rendu en les délivrant des mains du
nègre ;
mais vous ferez vengé dès demain. Ce-
pendant allons au palais ; votre mère, à qui
vous avez coûté tant de pleurs , m'attend pour
fe réjouir avec moi de la défaite de nos en-
nemis : quelle joie nous lui cauferons en lui
apprenant que ma vidoire eft votre ouvrage !
Seigneur, dit Codadad , permettez-moi de vous
demander comment vous avez pu être inftruit
de l'aventure du château ? quelqu'un de mes
frères , pouffé par (qs remords, vous l'auroit-
il avouée ? Non , répondit le roi , c'eft la prtn-
ccfle de Deryabar qui nous a informés de tou-
tes chofes ; car elle eft venue dans mon pa-
lais , & elle n'y eft venue que pour me de-
mander juftice du crim.e de vos frères. Coda-
dad fut tranfporté de joie en apprenant que la
princefîe fa femme étoit à la cour. Allons ,
feigneur , s'écria - 1 - il avec tranfport , allons
trouver ma mère qui nous attend ; je brûle
d'impatience d'eftuyer fes larmes , auffi-bien que
celles de la princeflTe de Deryabar.
' Le roi reprit auflitôt le chemin de la ville
avec fon armée qu'il congédia ; il rentra vic-
torieux dans fon palais , aux acclamations du
peuple qui le fuivoit en foule ,
en priant le ciel