Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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eft telle que je ne faurols vous l'exprimer ; 5i
comme ma paffion vive & ardente augmente à
tout mom3nt, je fens qu'elle ne peut être fa-
tisfaite que par la poflfeffion de l'aimable prin-
cefTe Badroulboudour , ce qui fait que j'ai pris
la réfolution de la faire demander en mariage
au fuîtan»
La mère d'Aladdin avoit écouté le difcours
de Ton fils avec aflez d'attention jufqu'à ces
dernières paroles ; mais quand elle eut entendu
que fon deffein étoit de faire demander la prin-
celTe Badroulboudour en mariage, elle ne put
s'empêcher de l'interrompre par un grand éclat
de rire» Aladdin voulut pourfuivre , mais en
l'interrompant encore : Eh ! mon fils , lui dit-
elle, à quoi penfez-vous ? il faut que vous
ayez perdu l'efprit, pour me tenir un pareil
difcours.
Ma mère, reprit Aladdin, je puis vous af-
furer que je n'ai pas perdu l'efprit, je fuis dans
mon bon fens. J'ai prévu les reproches de
folie & d'extravagance que vous me faites , de
ceux que vous pourriez me faire ; mais tout
cela ne m'empêchera pas de vous dire encore
une fois que ma réfolution eft prife de faire
demander au fultan la princefle Badroulbou-
dour en mariage.
£n vérité , mon fils , repartît la mère très-
féfieufement ,