Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

2^2 Les mille et une Nuits,
celle- ci , où l'argent vient de nous manquer
tout -à-coup , fans que nous l'ayons prévu. Je
ne fais quel peut être votre fentiment ; pour
moi , quoi qu'il puifle arriver , mon avis n'eft
pas de retrancher notre dépenfe ordinaire de
la moindre chofe , & je crois que de votre
côté vous ne m'en dédirez pas. Le point eft
de trouver le moyen d'y fournir , fans avoir
îa baftelTe d'en demander , ni moi au calife ,
ni vous à Zobéïde , & je crois l'avoir trouvé.
Mais pour cela , il faut que nous nous aidions
Tun l'autre.
Ce difcours d'Abou HaiTan plut beaucoup
à Nouzhatoul-Aouadat , & lui donna quelque
cfpérance. Je n'étois pas moins occupée que
vous de cette penfée , lui dit- elle , & fi
je ne m'en expliquois pas , c'eft que je n'y
voyois aucun remède. Je vous avoue que
Fouverture que vous venez de me faire , me
l'ait le plus grand plaifir du monde. Mais puif-
que vous avez trouvé le moyen que vous
dites , & que mon fecours vous eft néceifalre
four y
réuffir , vous n'avez qu'à me dire ce
qu'il faut que je falTe , & vous verrez que je
m'y empbyerai de mon mieux.
Je m'attendois bien , reprit Abou HafTan ,
que vous ne me manqueriez pas dans cette af-
faire , qui vous touche autant -que moi. Voici