Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

140 Les mille et une NutT*^
mon palais jufqu'à ce que le prince votre épGdSt
vous vienne réclamer.
La dame farrazine accepta la propofition
& fuivit le jour fuivant le roi mon père, qui
trouva à la fortie du bois tous fes officiers- qui
avoient paiTé la nuit à le chercher , & qui
étoient fort en peine de lui. Ils furent aufli
ravis de le retrouver , qu étonnés de le voir
avec une dame dont la beauté les furprit. lï
leur conta de quelle manière il Tavoit rencon-
trée , & le péril qu'il avoit couru en s'appro-
chant de la cabane , où fans doute il auroit
perdu la vie fi le géant l'eut apperçu. Un des
officiers prit la dame en croupe , & un autra
porta l'enfant.
Ils arrivèrent dans cet équipage au palais du
roi mon père , qui donna un logement à la
belle farrazine , & fit élever fon enfant avec
beaucoup de foin. La dame ne fut pas infen-
fible aux bontés du roi ; elle eut pour lui toute
la reconnoiffance qu'il pouvoit fouhaiter. Elle
avoit paru d'abord affez inquiète & impatiente
de ce que fon mari ne la réclamoit point ;
mais peu-à-peu elle perdit fon inquiétude : les
déférences que mon père avoit pour elle
charmèrent fon impatience ; & je crois qu'elle
eût enfin fu plus mauvais gré à la fortune de
la rapprocher de fes païens , que de l'en avQÎR
éloignée.
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