Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes» 57^
que vous m'en ayez parlé , & je ne fais com-
ment la chofe m'étoit échappée de la mémoire.
Mais il vaut mieux qu'Abou HajGTan ait fuivî
fon inclination , par le choix qu'il a fait lui-
même. D'ailleurs , puifque Nouzhatoul-Aouadat
ne s'en éloigne pas , nous ne devons point hé-
fîter fur ce mariage. Les voilà l'un & l'autre ,
ils n'ont qu'à déclarer s'ils y confentent»
Abou HalTan fe jeta aux pies du calife & de
Zobéïde , pour leur marquer combien il étoit
fenfible aux bontés qu'ils avoient pour lui : Je
ne puis , dit-il en fe relevant , recevoir une
époufe de meilleures mains ; mais je n'ofe ef-
pérer que Nouzhatoul-Aouadat veuille me don-
ner la fienne , d'aufii bon cœur que je fuis prêt
de lui donner la mienne. En achevant ces
paroles , il regarda l'efclave de la princeffe ,
qui témoigna affez de fon côté par fon filencQ
refpeftueux , & par la rougeur qui lui montoit
au vifage , qu'elle étoit toute difpofée à fuivre
la volonté du calife , de de Zobéide fa maî-
trefTe.
Le mariage fe fit , & les noces furent célé'<
brées dans le palais avec de grandes réjouif-
fances , qui durèrent pluCeurs jours. Zobéïde
fe fit un point d'honneur de fake de riches
préfens à fon efclave , pour Faire plaifir au ca,-
lifej & le calife de fon côt^ çn confidération
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