Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. 405
il je refufois de venir demander la princeffe eii
mariage à votre majeftéj & ce n'a été qu'après
m'étre fait une violence extrême , que j'ai été
contrainte d'avoir cette complaifance pour lui,
de quoi je fupplie encore une fois votre ma-
jefté de m'accorder le pardon , non-feulement
à moi, mais même à Aladdin mon fils, d'avoir
eu la penfée téméraire d'afpirer à une fi haute
alliance.
Le fultan écouta tout ce difcours avec beau-
coup de douceur & de bonté , fans donner
aucune marque de colère ou d'ina^gnation ^
& même fans prendre la demande en raillerie.
Mais avant de oonner réponfe à cette bonne-
femme , il lui demanda ce que c'étoit que ce
qu'elle avoit apporté enveloppé dans un linge.
Auffitôt elle prit le vafe de porcelaine qu'elle
avoit mis au pié du trône avant de fe prof-
terner ; elle le ûécouvrit & le préfenta au
fultan»
On ne fauroit exprimer la furprife & l'éton-
nement du fultan , lorsqu'il vit rafTem j'é dans
ce vafe tant de pierreries fi confioérables , fi
précieufes , fi parfaites , fi éclatantes , & c'une
grolTiur dont il n'avoit point encore vu de pa-
reilles. Il refta quel:j[ue tems dans une fi grance
admiration, qu'il en étoit immobile. Après être
enfin revenu à lui , il reçut k piéfent des mains
Ce ij